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Aaron Plessinger “Après les complications, tout a été retardé”

Aaron Plessinger sur le retour

Le coéquipier de Justin Barcia chez Monster Energy Yamaha devrait faire son grand retour à Jacksonville.

On n’avait pas revu Aaron Plessinger ces deux derniers mois suite à sa chute survenue à Daytona. En s’éjectant de sa moto en l’air, Aaron s’était fracturé le talon en plusieurs morceaux. Une affaire qui ne devait durer que quelques semaines… Mais ça, c’était sans compter sur les complications rencontrées suite à l’opération.

Le champion de motocross US 2018 catégorie 250 devrait très bientôt faire son retour pour en découdre en catégorie reine.

Une interview réalisée par RacerX – Lire l’article original

Hey Aaron, tu es où actuellement ? Chez Justin Barcia ?

Ouais, j’ai acheté une maison au Tallahassee avant le début de la saison de Supercross. Je suis venu ici après Dallas pour deux semaines et puis je me suis blessé à Daytona. On est allé en Californie, je me suis fait opérer et on est resté là-bas un mois. Depuis, je suis ici.

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C’est un sacré engagement, acheter une maison.

Ouais. J’aime être ici. Bien plus qu’être en Californie. Ça ressemble bien plus à l’Ohio que la Californie. […]

Quand tu t’es blessé, j’entendais les gens dirent “Une blessure au talon, c’est trop, trop la merde”. Est-ce que c’était le cas ?

C’est drôle car l’os en lui-même s’est bien résorbé. 5 semaines après, ça allait. J’aurais pu commencer à rouler au bout de 5 semaines, mais quelque chose est arrivé au niveau de la cicatrice. Je ne sais pas si c’est pendant l’opération ou après mais quelque chose à foiré. Une semaine après l’opération j’avais une énorme ampoule de sang sur le talon. Je l’ai dit au chirurgien et il m’a dit que c’était tout à fait normal.

J’ai fini par m’arracher la peau et j’ai vu que l’incision faite au préalable s’était élargie. À la base, l’incision faisait 1cm de large sur 0.5cm de profondeur, mais ça je ne le savais pas de base. Et là, c’était dégueulasse, j’avais genre un trou de 10cm dans le pied. C’était fou. C’est pour ça que ça a pris autant de temps.

J’ai été voir un chirurgien plastique. Il fallait remplir le trou avec quelque chose, je ne sais même pas comment ça s’appelle. J’imagine qu’ils faisaient le même procédé pendant la seconde guerre mondiale pour les blessures de guerre ! Il fallait que je fasse ça 2 fois par jour pendant 3 semaines. Ensuite je pensais que c’était terminé et ils ont décidé de me faire porter un petit plâtre pendant 3 semaines …

Je suis passé du mec qui ne faisait rien en Californie au mec qui faisait du vélo de route, du vtt, et puis d’un coup, je suis retourné au mec qui ne faisait plus rien dans un plâtre. Je devenais fou. On a une piscine dans le jardin et je n’ai même pas encore pu y aller !

Ces deux dernières semaines, tout se déroule bien. J’ai repris la moto, je me sens bien, c’était difficile mais maintenant je me sens bien et je suis passé au-delà. C’est guéri maintenant.

Donc la cicatrice ça va, mais au niveau de l’os, pas de complications ?

Je n’ai pas eu de douleurs particulières. La seule douleur que j’ai pu avoir venait de la raideur de ma cheville et des tendons autour de ma cheville. Mais ça va bien mieux que je ne pensais

Comment c’était à Daytona cette nuit-là ? Ça a dû être méchant.

C’était dingue. Ils ne pouvaient pas me donner d’antidouleurs. Ils m’ont donné ce qu’ils ont pu mais cette nuit-là c’était horrible. Je sentais que ça n’allait pas, que quelque chose n’était pas au bon endroit […]

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Quand tu as pris l’avion pour aller en Californie, ça devait être horrible.

J’ai fini par me faire prescrire des antidouleurs et j’ai dû faire avec, c’était horrible dans l’avion avec l’attelle … […]

C’est pour ça que tu es content maintenant, car tout ça, c’est derrière toi.

Ouais, je suis vraiment content. Je devenais vraiment fou. Presque deux mois. J’étais là genre, laissez-moi remonter sur la moto. Au début, j’avais l’intention de rouler à Hangtown pour l’ouverture du championnat de Motocross. C’était le plan car je devais pouvoir rouler avant Las Vegas.

Après les complications avec la cicatrice, tout a été retardé. Le championnat a commencé, j’ai regardé Hangtown à la TV. J’ai regardé la moitié de la première manche et j’ai été la TV car je pétais un plomb.

[rires] Est-ce que quelqu’un t’as dit que la seconde manche s’est déroulée dans la boue ?

[rires] Quand j’ai entendu ça, j’étais prêt à envoyer mon poing dans le mur. J’étais là “Sérieux, quelles sont les chances que ça arrive ? Une course dans la boue en Californie et je la manque !”

Donc tu roules maintenant, tu as dit que le but était de revenir en Floride à Jacksonville. Comment tu décides ça ?

Juste de la façon dont je me sens sur la moto. j’ai déjà fait 7 manches de 30 minutes à l’entraînement. Je me sens bien. Je me sens à l’aise sur la moto et j’ai le flow qui revient. Je ne me suis jamais senti aussi bien après un retour de blessure.

Tu ne rouleras pas à High Point du coup ?

Non, j’aurais aimé y rouler, mais je ne veux pas revenir et ne pas rouler devant. Je veux revenir et jouer une place sur le podium voir jouer la victoire.

Tout le monde disait que la puissance de la 450 allait t’aider puisque tu es grand. Est-ce que tu sens que ça t’aide sur la 450 ? […]

Oui et non. Par exemple, c’est vraiment plus complexe de trouver les réglages pour toi sur un 450 surtout quand tu n’as pas eu beaucoup de temps sur la moto. J’ai trouvé mes réglages pour l’outdoor maintenant, mais si je ne m’étais pas foutu en l’air à Daytona, je pense que j’aurais pu prouver que j’avais aussi trouvé les réglages pour le supercross.

Est-ce qu’il t’est déjà arrivé de te sentir désavantagé en 250 ?

Si c’est arrivé, c’est surement arrivé au Colorado. Autrement non, pas vraiment. La moto était vraiment au top. Elle était tellement rapide, elle m’emmenait partout.

Est-ce que tu bosses toujours avec Gareth Swanepoel ou les autres gars qui faisaient partie de ton programme ? Comment ça marche maintenant ?

C’est plus ou moins pareil. Je travaille toujours avec Gareth. Je m’entraîne là-bas en Floride. L’an dernier je m’en suis vraiment bien sorti. Mais si tu regardes, j’ai galéré à Southwick, dans les courses à fortes chaleurs, même si j’ai gagné à Washougal.

Mais je me suis dit que je ne voulais plus jamais me sentir comme ça après une course. J’étais en train de mourir. Depuis que je suis revenu ici, ces deux dernières semaines, il a fait plus de 35 degrés tous les jours.

L’an dernier, je me suis un peu cramé à rester en Californie car une fois qu’arrive l’épreuve du Colorado, il ne reste plus que les pilotes Star Yamaha là-bas. Les circuits restent propres toute la journée. Alors qu’ici, tu roules sur des circuits défoncés, avec des ornières, tu roules dans de la bonne terre. Je pense qu’être ici, c’est bien mieux.

Donc tout se déroule autour de la propriété de Barcia ? Comment ça s’est fait ?

Ouais, on en a parlé l’an dernier avant les Nations, on a roulé ensemble un mois avant les Nations. On faisait des manches à Pala. Je crois que j’ai dû faire au moins 100 manches à Pala l’an dernier, ça m’a vraiment usé. Donc on parlait avec Justin et on s’est dit pourquoi ne pas s’entraîner ensemble vu qu’on est dans la même équipe. Et du coup, c’est ce qu’on fait. Il est en Californie en ce moment et on n’a pas vraiment eu l’occasion de rouler ensemble depuis que je suis remonté sur la moto, mais un jour, ça va bien finir par arriver ! […]

Je ne sais pas si tu as entendu ça, mais moi, on n’a pas arrêté de me dire qu’une blessure au talon peut vite devenir compliquée. J’imagine que tu es content que ce ne soit pas le cas pour toi.

Ouais, j’ai parlé à deux ou trois personnes, dont Jeremy Stenberg. Il m’a dit que le sien avait complètement éclaté et qu’au jour d’aujourd’hui il était limité au niveau des mouvements. Moi, je ne suis pas passé loin de m’éclater le mien en mille morceaux. Je me le suis fracturé en 6 morceaux, mais ça a été.

Quand tu marches, quand tu cours, ça te fait mal au quotidien ?

Je n’ai pas encore essayé de courir. Sinon ouais, ça fait mal de temps en temps. Mais une fois que c’est chaud, ça va. Je suis plutôt chanceux. Je suis content de rouler de nouveau, j’ai tellement hâte de revenir sur les courses !


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