MXGP & Europe

Anthony Rodriguez, BOS, Hutten Metaal, 2019 et le MXGP

Le Vénézuélien revient sur sa saison 2019.

Anthony Rodriguez n’a pas connu une saison 2019 de tout repos. Sans guidon en début de saison, Anthony a ensuite enchaîné avec 3 équipes différentes sur deux continents, rencontrant parfois déboires et désillusions.

Le pilote Vénézuélien, qui était revenu en Europe pour remplacer Tommy Searle chez BOS GP avait ensuite fait la transition chez Hutten Metaal Yamaha pour rouler lors des dernières épreuves de la saison avant de se fracturer le fémur et la cheville lors d’une sortie à vélo. Il revient sur sa saison 2019, son aventure avec BOS GP et Hutten Metaal et donne son point de vue sur la différence entre le Motocross US et le mondial.

Des propos tirés du podcast FXR Racing /Race Tech privateer island #105 sur PulpMX.com

Anthony Rodriguez

“J’ai récupéré une moto une semaine avant le début de ma saison de Supercross, une 250 YZF de 2017, j’ai fait 2 courses puis Tilube Honda m’a donné un guidon de remplaçant avant Nashville. Je ne pouvais pas enchaîner 15 tours à fond sur une moto que je ne connaissais pas, que je n’avais jamais roulé, en utilisant un set de suspension réglé pour un autre pilote que moi.

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Après le Supercross, je n’avais rien de prévu pour l’outdoor et je n’étais pas en mesure d’aller m’acheter une moto pour aller rouler sur le championnat. L’équipe BOS Kawasaki m’a contactée, financièrement, c’était une belle offre. Il y a eu beaucoup de controverse autour de cette équipe. C’était vraiment un pari d’aller en Europe avec eux. J’en ai discuté avec toutes les personnes que je connaissais en Europe suite à mes années en grands prix et tout le monde m’a déconseillé de faire ce deal mais c’était ma seule option et puis il y avait de l’argent en jeu. Je me suis dit que même si la moto était mauvaise, j’allais utiliser cette opportunité pour décrocher les meilleurs résultats possibles et l’argent pour pouvoir rouler sur la Monster Cup.

Je ne veux pas entrer dans les détails mais le plus gros problème ne venait pas de la moto il y avait des problèmes bien plus gros autour de l’équipe elle-même. C’est devenu tellement problématique que je me suis dit qu’il fallait que je rompe mon contrat. J’avais vraiment besoin de cet argent mais je ne pouvais pas continuer comme ça, je suis le 5ème pilote qui passe par là.

C’est triste pour le sport car on a besoin de personnes comme eux, qui ont et investissent de l’argent, mais tu ne peux pas faire une équipe juste parce que tu as de l’argent. Il faut des personnes qui connaissent le sport. Tu ne peux pas venir d’un autre milieu et penser que tu vas tout savoir sur le motocross en une saison.

J’espère que BOS va trouver des solutions et qu’ils vont pouvoir trouver leur chemin vers le succès dans l’avenir mais une équipe, c’est bien plus qu’un propriétaire et un mécanicien d’entraînement.

J’ai rompu mon contrat, j’étais prêt à rentrer aux USA et j’avais prévu de me débrouiller pour voir ce que je pouvais faire.

J’ai bien roulé l’an dernier en MX2 avec l’équipe Kemea et ils voulaient me garder à l’époque. J’avais pu rentrer dans le top 5, j’avais une bonne vitesse même si je fatiguais beaucoup lors des 5 dernières minutes car les manches sont longues, les mecs étaient vraiment forts et moi je n’étais pas prêt à ça à l’époque. Pourtant, malgré ça, l’équipe a vu que je pouvais être un pilote présent dans les 5 après quelques mois en grands prix mais ils ne pouvaient pas me garder car j’allais sur mes 23 ans et je devais donc passer en MXGP. Le propriétaire de Kemea a essayé de m’aider pour trouver un guidon en Europe mais il y a beaucoup de pilotes pour peu de guidons donc je n’ai pas pu avoir de guidon.

Après mon contrat avec BOS GP, le propriétaire de Kemea m’a cherché un nouveau guidon et il m’a trouvé une place chez Hutten Metaal Yamaha alors que j’étais prêt à retourner aux USA. J’ai roulé une semaine sur la moto et on a roulé en GP. On a fait du mieux qu’on a pu avec le peu de temps qu’on avait et je pense que ça a été bénéfique pour les deux parties car l’équipe s’apprêtait à devenir une équipe usine en EMX250 mais ils n’avaient pas de pilotes expérimentés en testing de pièces, moi j’en avais, donc je pense qu’ils ont pu apprendre grâce à moi aussi et je leur ai rapporté leur meilleur résultat en MXGP, donc c’était gagnant/gagnant pour tout le monde.

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J’ai roulé sur 4 motos différentes en une année, ce n’est pas l’idéal, ce n’est pas ce que tu recherches, mais ça arrive.

[…]

L’outdoor USA et le MXGP, c’est le même sport, mais ce n’est pas le même sport, tu vois. Il m’a fallu revenir en Europe une troisième fois pour m’en rendre compte une bonne fois pour toute. Je vois les commentaires sur internet “quel est le championnat le plus relevé”, mais je pense que le débat ne se trouve pas là, c’est tellement différent. C’est un style de pilotage différent, des adaptations différentes. 

J’ai de la chance d’avoir grandi au Vénézuélà, où les circuits sont comme ceux que tu retrouves en MXGP, je pense que c’est pourquoi j’ai pu m’ajuster rapidement en Europe. Parfois, le mondial se déplace en Indonésie et les pilotes y vont une semaine en avance pour s’acclimater et ne roulent pas de la semaine, puis ils ont une deuxième épreuve en Asie et ne roulent pas non plus entre les deux, donc en deux semaines, ils ne roulent que sur les épreuves. Coldenhoff est allé faire de l’Enduro avec KTM en Indonésie par exemple. En Europe, ils règlent la moto parfaitement pour chaque épreuve. Aux USA quand j’étais avec Star Yamaha, j’avais une base de réglage vraiment solide sur ma moto et je ne changeais presque rien entre les épreuves. En Europe, ils changent absolument tout, les triple clamps, les fourches, les amortisseurs, peu importe, pour que la moto soit parfaitement adaptée au circuit qu’ils vont retrouver.

Je ne pense pas qu’un pilote US puisse aller en mondial et tout démonter dès la première année […]”

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