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Bastien Guillaume “ma régularité a payé, c’est la clé”

“En m’inscrivant au championnat National 125 en début d’année, je savais que ce serait serré jusqu’au bout.”

Licencié au Team Enduro Aigueperse, l’Auvergnat Bastien Guillaume décrochait le titre de champion de France National 125 2019 au terme d’une saison qui a su tenir en haleine jusqu’à la dernière épreuve.

À l’entame des deux dernières manches aux Marnières (45), Bastien ne comptait que 2 petits points d’avance sur Rémy Mordret et 6 sur Jeremy Bonneau, ses deux plus sérieux rivaux au championnat.

Auteur de 5 podiums et vainqueur d’une manche la saison passée, Bastien a fait preuve d’une belle régularité; régularité payante qui lui permettait de décrocher son second titre national, 6 ans après son sacre en championnat de France Espoirs.

Bastien, en quelques mots, présente-toi.

Je m’appelle Bastien Guillaume, j’ai 21 ans, je vis à Clermont Ferrand et j’ai attaqué la moto à l’âge de 4 ans sans ne jamais arrêter ; sauf des suites de blessures qui font partie de notre sport.

En dehors de la moto, tu fais quoi dans la vie ?

En dehors de la moto, je suis bien occupé. La journée je suis étudiant en BTS MCO (management commerce opérationnel) et le soir je m’occupe de l’aspect logistique pour la saison de motocross, pour moi personnellement, mais aussi pour mon Team3RG. Je suis hyper-actif donc je trouve toujours une occupation, je ne m’arrête jamais.

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Bastien Guillaume – Nozay – TSM’s Photos

Parle-nous de ton team, 3RG.

Avec des copains, on a monté un Team qui se nomme « Team3RG » pour la saison 2019.

Le Team était composé de 3 pilotes l’année dernière ; 3 pilotes Auvergnat roulant sur le National 125 et capables de faire des top10/15.

Pour cette année, maintenant que tout est mis en place, nous avons recruté 1 autre pilote qui fera le National 125 et afin d’aider au développement du motocross en Auvergne nous avons pris un jeune pilote 85 qui avait pour but de faire ses débuts en championnat de France espoir avant sa blessure.

Au sein du Team c’est moi qui joue le rôle de team manager et qui gère l’aspect logistique pour les courses mais également l’aspect partenariat / sponsoring.

Tu remportes le titre national 125 en 2019. Tout s’est joué lors de la dernière épreuve avec Steve, Remy et Jeremy. Une saison disputée jusqu’au bout, on peut revenir ensemble sur l’épreuve des Marnières où tu décroches le titre ?

En m’inscrivant au championnat National 125 en début d’année, je savais que ce serait serré jusqu’au bout. Cette année, nous étions 4 à jouer le titre à la fin, mais beaucoup de pilotes à pouvoir gagner avec notamment Victor Quiniou et Gino Stefanni, il ne faut pas oublier Anthony Guidolin qui s’est malheureusement blessé alors qu’il était en tête du championnat.

En fait, moi, je suis quelqu’un de très régulier, je l’ai été lors de tous mes championnats et ça a payé en 2019.

Pour en revenir à la dernière épreuve il a fallu être fort mentalement ; je savais qu’il fallait prendre l’ascendant dès les chronos et j’ai signé la pôle.

L’après-midi je réalise une bonne première manche, j’étais second derrière Rémy Mordret jusqu’à sa casse mécanique, 2 tours après je vois également que Jeremy Bonneau connaît un problème mécanique, et pour tout vous dire à partir de ce moment-là, (avec la pression) c’était comme si j’étais un débutant pour tout le reste de la journée, ça m’a un peu coupé les jambes.

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Je fais donc 2ème en première manche et 6ème en seconde manche en prenant 0 risque et c’était suffisant pour devenir champion. Je pense que ma régularité a payé, c’est la clé du succès.

Ça fait déjà quelques saisons que tu roules en 125 même si tu t’alignes également en 250. Cet attachement au 125 fait plaisir à voir, ça vient d’où ? Chez toi, c’est 2 stroke for life ?

J’ai roulé en 125 en 2014 & 2015 avant ma blessure ; je suis redescendu en 125 en fin d’année 2018 suite au décès tragique de mon papa.

En effet j’adore le 2 temps, je trouve cette moto très facile à piloter et elle est en accord avec mon style de pilotage : c’était dans notre projet à tous les deux, ça m’a conforté dans mon idée car cette moto est bien plus facile à entretenir.

Avant cet événement je n’arrêtais pas d’embêter mon père pour qu’on redescende tous les deux en 125 pour rouler devant en championnat de France national.

Tu avais comme projet de participer à quelques épreuves de l’Europe 250 cette année, c’est toujours d’actualité ?

Effectivement, après une super année la saison dernière nous avions comme projet avec mon Team3RG de me faire rouler sur quelques courses de l’Europe 250 mais aussi en élite MX2 mais toujours en 2 temps avec un 150 SX.

Malheureusement, vu les circonstances en ce moment, nous avons décidé de nous consacrer au National 125 et à quelques courses de notre ligue d’Auvergne.

Ton meilleur souvenir sur l’Europe 125 ?

L’ouverture de l’Europe 125 en 2015 à Arco Di Trento en Italie.

Le matin, lors des essais chronos, je claque le second temps de mon groupe ! Plus rapide que Jorge Prado (rires). Malheureusement en première manche, je chute au départ et je fais 17/9 pendant le weekend.

Un mois après, et alors que je suis 4eme du junior et capable de faire des top 7 à l’Europe, je chute lourdement sur l’EMX125 de Villars sous Ecot et me retrouve avec 3 vertèbres fracturées et je subis une opération de 17 heures ; je suis passé à 1mm de la catastrophe.

Ensuite, en accord avec mes parents, nous avons décidé de nous consacrer à mon Bac Scientifique avant de revenir à la moto pour s’amuser.

Si tu pouvais choisir une qualité d’un pilote présent sur le mondial, ce serait laquelle, et pourquoi ?

Je prendrai une qualité de Jorge Prado, celle d’être aussi fluide et facile que lui, c’est un extraterrestre, il est facile sur sa moto et il va très vite.

Comment on occupe ses journées pendant le confinement ?

Pendant le confinement étant étudiant j’ai des cours à distance que je fais le matin et un peu l’après-midi.

Ensuite je m’occupe comme je peux, je nettoie la maison, je refais les extérieurs, je refais ma chambre, je finis de préparer les détails sur la moto et je fais du sport pour être au top.

À défaut de rouler en vrai je roule en virtuel sur la PS4 sur Supercross 3 (rires).

En cette période un peu morose, as-tu une anecdote fun à nous partager ?

Je suis quelqu’un de nerveux, et à la première épreuve du National 125 la saison dernière, on voyait le terrain de loin mais impossible de trouver l’entrée ; on ne savait pas comment y accéder. J’étais tellement énervé que j’ai voulu faire demi-tour et rentrer (rires).

Ton premier souvenir à moto, c’est lequel ?

Ma première course le jour de mes 5 ans, je n’ai pas voulu prendre le départ tellement j’avais peur et j’étais stressé ; mais bon, une fois parti, je ne voulais plus m’arrêter.

Des personnes à remercier ?

Je souhaite remercier l’ensemble des personnes qui me suivent et me permettent de faire mon sports dans les meilleurs conditions.

Merci à KTM Saint Étienne, Stéphane Semonsat, ECF Clermont Fd, Berner, Pat à Pain, Rouchy, L’outil Parfait, Cardy Clermont Ferrand, Ktm Clermont Ferrand, Radia Soudure, Eleven Mx, Auverade, Hoshot, SERS Racing, Bargoin espaces verts, Groupe Dallois, Segma, Saint Pourcycle, Mehdi Chatain, FirstRacing, Au Jardin De La Dore, Brasserie Le P’tit Ju, la mairie de Puy-Guillaume.

Merci également à ma copine qui m’encourage et qui m’a permis de continuer mon sport, merci à mon mécano Lucas qui était prêt à jouer de la clé des 12 et merci à mes copains qui m’accompagnent sur les courses et à l’entraînement.


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