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Cooper Webb se raconte – Partie 1

Cooper Webb se raconte – Partie 1

Zach Osborne s’est entretenu dans un podcast d’une heure avec son coéquipier d’entraînement, et champion de Supercross 2019 Cooper Webb. Lors de cet entretien Cooper Webb est revenu sur ses débuts dans le sport avec ses parents, les années amateurs, la rivalité avec Adam Cianciarulo, la Monster Cup et sa signature chez Star Yamaha. L’entretien étant particulièrement long, ce dernier est découpé en parties à thèmes. Pour ceux qui veulent en savoir plus sur Cooper Webb, c’est le moment …

Cooper Webb

“J’ai grandi en Caroline du nord et à l’époque, mon père construisait des planches de surf, c’est pourquoi on vivait sur la côte, mon père avait son magasin de surf. Il roulait dans sa jeunesse, et quand j’ai eu 4 ans, il a ramené une moto et il m’a initié au sport et tout a commencé de là. Ma mère était institutrice. Moi, j’ai eu une enfance plutôt normale, j’allais à l’école. J’ai eu de la chance car mon école me laissait louper quelques jours de cours pour les grosses courses amateurs quand j’ai fini par me lancer avec mes parents.

Rouler à cette époque, c’était un hobby, j’aimais ça, mais pour le fun. Moi, j’étais à fond dans le foot et parce que mon père faisait beaucoup de surf, j’ai beaucoup surfé aussi, et je voulais devenir un champion de surf. Parfois, au lieu de me préparer pour Loretta, je passais mon été à faire du surf et je ne m’entraînais qu’une fois par semaine. Quand j’ai eu 13 ou 14 ans, j’ai commencé à comprendre que je pouvais être bon en motocross, que je pouvais en faire mon métier, et j’ai eu le déclic. Les sponsors ont commencé à s’intéresser à moi, j’ai eu Red Bull et Honda qui m’ont amené au niveau supérieur et de là tout a changé.

Cooper Webb, Redbull et Honda

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En ce qui concerne le surf, je faisais des compétitions locales mais mon père m’a éloigné un peu de ce milieu car il l’avait fréquenté toute sa vie et je pense qu’il voulait que je fasse quelque chose d’autre. Je gagnais quelques compétitions locales ici et là, rien de fou. Mais désormais, un gamin de notre village est devenu pro surfer, il est vraiment bon. L’été, on pêchait et on faisait du surf, l’hiver, il n’y avait rien à faire. C’est bon d’avoir réussi à s’en sortir.

Mon enfance était cool. La plupart de mes amis proviennent de mon époque à l’école, de l’endroit où j’habitais. Maintenant ils me suivent et me regardent rouler. À l’époque, personne ne savait ce qu’était vraiment la compétition en Motocross, le premier terrain était à une heure de chez moi mais personne n’y allait jamais, c’était vraiment un petit terrain local, le premier circuit AMA était à deux heures et demie de voiture. Durant l’hiver, les gars venaient vers chez nous rouler car il faisait doux et le circuit était éclairé la nuit. Il ne se passait pas grand-chose vers chez moi.

En 2011 – Cooper Webb remportait 4 titres aux Mini’s OS

Pour résumer quand j’étais jeune, je ne roulais pas beaucoup, ma mère m’emmenait au circuit le mercredi et je roulais jusqu’à la tombée de la nuit, puis ils allumaient les lumières pour que je puisse rouler encore un peu plus longtemps, et ça s’arrêtait là. Difficile d’en faire plus pour nous. À cette époque-là, les bonus étaient vraiment intéressants et Honda nous aidait bien alors on allait rouler partout où on pouvait. Je me souviens d’une année, mon père avait entouré sur une carte toutes les courses où on pouvait espérer de bons bonus, et on a fini par faire 50 courses en une saison. Une fois, j’ai même roulé les courses du samedi midi, les courses du samedi soir, puis du dimanche. Je ne m’entraînais pas beaucoup mais je faisais beaucoup de courses et je pense que ça m’a beaucoup aidé. On se déplaçait sur toute la côte Est le weekend et on revenait pour l’école le lundi. J’ai vu mes parents se sacrifier, me consacrer beaucoup de temps pour que tout ça arrive.

Chez les amateurs, j’ai roulé sur la 150 CRF, j’ai eu de bons résultats dessus, mais je sentais que je ne pouvais pas vraiment être compétitif face aux superminis sans vraiment en être sûr. Puis lors de la première édition de la Monster Energy Cup, j’ai roulé en Supermini sur une KTM, c’était la première fois que je roulais sur une 112cc et j’ai vu que ces motos étaient bien meilleures. Je n’ai jamais roulé en 125cc et je pense que la 150CRF m’a appris à rouler en 4 temps avant les autres. Du coup, on est passé de la 150CRF à la 250CRF.

Champion de surf ou Champion de Supercross …

Chez les amateurs, j’ai gagné beaucoup de championnats et j’ai connu beaucoup de succès, mais je dirais que tout ça a été fait dans l’ombre d’Adam Cianciarulo. Il était très dominateur, on roulait souvent l’un contre l’autre, c’était toujours lui contre moi, et la plupart du temps il me battait. À l’époque de la Monster Cup, les gars avaient déjà des contrats signés pour l’année suivante, Adam allait chez Pro Circuit, Bisceglia allait chez Geico Honda. Moi, je cherchais une façon de me faire repérer.

Bobby Regan de Star Yamaha n’arrêtait pas de m’appeler car il me voulait avec lui mais à l’époque l’équipe n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui et ce n’était pas vraiment l’équipe pour laquelle tu voulais rouler; c’était une équipe qui essayait de rentrer dans le top 10.

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Lors de la première édition de la Monster Cup, un top 10 à Loretta te qualifiait pour la Monster Cup, ce n’est plus comme maintenant. Je finis second ou troisième à Loretta, je décroche mon ticket, je savais que ce serait retransmis à la TV, que toute l’industrie serait présente. J’étais un peu grand pour rouler en 150 mais je voulais quand même faire cette course en Supermini et mon père me voulait en 112cc. Du coup, on a demandé à Regan s’ils pouvaient nous fournir une supermini mais ils n’en avaient pas, et c’est là que KTM nous a proposé une moto pour la course. Ils essayaient de me faire rentrer dans leur programme amateur pour l’année suivante. Au final, on avait un deal d’une course avec KTM, juste pour la Monster Cup. Cette année-là, je termine second de la Monster Cup, derrière Adam Cianciarulo.

Cooper Webb en Supermini à la Monster Energy Cup

Ensuite, j’ai roulé en 250CRF aux Mini OS et j’ai signé avec Star Yamaha car je n’avais rien d’autre. Redbull essayait de me faire aller chez KTM mais à l’époque il y avait Roczen et Musquin et ils ne voulaient pas se risquer à signer un amateur. TLD KTM n’était pas intéressé. Mitch Payton non plus, il m’a dit que je devais passer par la case team green, le programme amateur, mais le team green n’était pas intéressé pour me faire rouler non plus. Je me suis dit, vu que j’avais roulé toute ma jeunesse pour Honda, que j’allais finir chez Geico mais rien ne s’est fait non plus de ce côté-là. C’était soit Star Yamaha pour un an chez les amateurs et un an chez les pros ou une année avec KTM chez les amateurs […]”


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