USA

Dylan Ferrandis: le rêve Américain à la Française

“C’est triste à dire, mais je suis trop Français”

Michael Antonovich de SwapMotoLive a dressé un portrait de notre Français Dylan Ferrandis suite à sa victoire de samedi à Seattle.

Il y retrace l’arrivée de Dylan aux USA, les problèmes rencontrés lors de l’adaptation à la vie Américaine, le travail avec David Vuillemin et les connexions Françaises de Dylan sur place.

À lire et à relire, dans sa version originale ici pour les plus à l’aise avec la langue de Shakespeare, ou dans sa version traduite ci-dessous.


 

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Le projet de carrière de Dylan Ferrandis a toujours été de vivre aux États-Unis et de participer au championnat de Supercross. Bien qu’il était l’un des meilleurs du Championnat du monde MX2, le pilote Français avait annoncé à quiconque l’entendrait que le Supercross était au centre de ses préoccupations. En 2016, Dylan signait un contrat avec Star Racing et déménageait en Californie.

À l’époque, Dylan pensait que l’adaptation serait simple. Il avait signé un contrat à long terme avec l’une des meilleures équipes présente en 250 et s’était déjà fait une idée de la culture californienne grâce à ses précédents voyages en Amérique.

Star Racing avait déjà prouvé sa capacité à gagner des titres avec la 250YZ-F et disposait de Gareth Swanepoel comme entraîneur. Beaucoup de personnes s’attendaient donc au succès immédiat de Dylan Ferrandis.

Au lieu de cela, Dylan s’est confronté au choc culturel important en raison du rythme de vie effréné en Californie, des différences multiples au niveau alimentaire, puis de la nécessité de déménager en Caroline du Nord – et de se rapprocher de chez  Cooper Webb – pour suivre le programme d’entraînement de Gareth Swanepoel en 2017.

La vie en Europe est vraiment, vraiment très différente de la vie aux Etats-Unis. On est venu en Amérique et on a essayé de vivre à l’Américaine. J’ai bossé avec Gareth Swanepoel et il n’entraînait que des pilotes Américains, donc j’étais dans ce groupe et j’essayais de m’entraîner et de vivre à l’Américaine. Mais ça ne fonctionnait pas pour moi.

Originaire du Sud de la France, Dylan était un habitué des longs dîners entre amis autour d’une bouteille de vin, mais ces situations étaient difficiles à reproduire aux USA, et Dylan s’est senti frustré par le manque de soin que les gens accordaient aux repas dès son arrivée aux USA.

Le plus dur à vivre ici pour moi , c’est la nourriture, c’est clair. Je viens de France et j’ai de la chance car là-bas, on mange bien. Ce n’est pas seulement une question de qualité de la nourriture, mais aussi de la façon dont nous prenons soin de préparer notre déjeuner et notre dîner. Ici, c’est fou, tout va trop vite et les gens mangent parce que leur corps a besoin de nourriture et n’apprécient pas vraiment leur repas. Pour moi, c’est vraiment difficile. À la maison – en France – le week-end, j’aime sortir et aller au restaurant avec mes amis ou ma copine mais ici je ne le fais pas parce que je n’apprécie pas ça. Les gens ne sont pas sympas et la façon de manger est très différente.

Difficile donc pour Dylan de s’adapter à la vie aux Etats-Unis, et en 2017, ce changement de vie a eu une incidence sur son moral.

Pour pallier aux problèmes survenus lors de sa première année aux USA, Dylan a décidé de revenir vivre en Californie. Il s’est offert les services de David Vuillemin en tant que coach, puis plus tard, en tant qu’entraîneur.

Le duo s’est alors mis à développer la 250YZ-F de Dylan à la convenance du Français avec différents réglages et différentes pièces. Lors des premières courses de 2018, l’amélioration était évidente.

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Une lourde chute à Atlanta en 2018 a laissé Dylan sur la touche avec de nombreuses blessures, mais les progrès réalisés en début d’année montraient alors que Dylan était sur le bon chemin.

2019 Seattle Supercross_052.jpg

@Michael Antonovich

[…] Cette année, Marvin Musquin a également engagé David Vuillemin comme entraîneur et a noué une étroite amitié avec Dylan Ferrandis. Passez un peu de temps auprès du groupe, et vous apercevrez alors les racines Européennes bien encrées. Le trio discute dans leur langue maternelle lors de la reconnaissance du circuit, Mathilde & Nastasia sont d’une attention constante, et des amis comme Stephan Legrand et Antoine Charrault sont présents pour rompre les tensions de la course.

Dylan et Nastasia ont trouvé un certain nombre de restaurants typés Français en Californie qui servent la nourriture avec laquelle ils ont grandi et profitent des pauses dans leur emploi du temps pour visiter ou se détendre à la plage.

Ces décisions délibérées aident Dylan dans tous les aspects de sa vie et créent un lien avec la France.

C’est triste à dire, mais je suis trop Français. Mon téléphone est en français, j’utilise les kilomètres, je ne regarde que des films en français. J’ai commencé à travailler avec David Vuillemin il y a deux ans et il est pareil que moi, il est bien trop Français !

Nous vivons à la française en Amérique. C’est comme ça que nous sommes heureux. Et quand vous êtes heureux dans la vie, vous pouvez mieux vous entraîner, mieux travailler, et les résultats le montrent.

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