Le papa de Boris prend la parole dans une lettre ouverte ce mardi.
Originaire de Grandfontaine, licencié dans l’Yonne, le jeune pilote doubien Boris Prudhomme (23 ans) n’a pas survécu à ses blessures après sa chute survenue lors du supercross de la Bosse de Bretagne. Le monde de la moto est sous le choc et les hommages au pilote se multiplient sur les réseaux sociaux.
“Je suis le papa de Boris .
Je voulais vous dire ce que j’avais sur le cœur par rapport à la mort de mon fils lors du Supercross de la Bosse de Bretagne ce week end .
Actuellement Boris est le seul pilote mort sur le lieu d’une compétition depuis que le Supercross existe dans le monde entier. Il y a déjà eu beaucoup de blessés mais ça s’arrêtait là .
Boris est mort sur le coup suite à sa chute, j’espère qu’il n’a pas souffert.
Une personne m’a envoyé une vidéo de sa chute et de ses derniers instants de vie sur terre. Pour moi c’était insoutenable mais il fallait que je comprenne , je l’ai visionné des centaines de fois pour finir par comprendre comment il est mort.
Il y a 2 choses que je n’accepte pas sur cet accident fatal: la manière dont cela s’est passé et le comportement de l’organisateur.
Pour son accident , Boris s’est loupé sur le début d’un enchaînement et a essayé de rattraper son erreur en restant le plus longtemps possible sur sa moto puis il s’est couché au sol sur le côté sans vouloir lâcher le guidon , la vitesse n’étant pas excessive la chute n’était pas méchante il aurait pu remonter sur sa moto et repartir comme il là déjà fait des centaines de fois.
Sauf que c’était juste après le départ et il était 5ème de la course et juste derrière lui il y avait une dizaine de pilotes qui arrivaient .
Deux pilotes l’ont percuté au sol, ce qui à causé sa mort. Un pilote est passé sur lui mais à tout fait pour l’éviter, ce qui est normal. Le deuxième pilote par contre là je ne suis pas d’accord il a fait la même chose, rouler sur son corps, mais en restant gaz accéléré à fond sans aucun réflexe pour l’éviter afin de maintenir sa position en course.
Tous les pilotes de supercross sont des professionnels mais cela doit rester un loisir et une passion, ils ne doivent pas faire n’importe quoi pour gagner une place , c’est le code de la vie.
Cela ne ramènera jamais mon fils mais si cette lettre ouverte peut faire changer les choses et les mentalités alors je le fais sans penser aux conséquences qu’il peut y avoir derrière. Une moto est une arme sur une piste de compétition et le bon réflexe c’est de protéger sa vie et celle des autres pilotes, la place dans la compétition est bien peu de chose comparée au choix de la vie ou de la mort.
Quant à l’organisateur sans émotions et sans aucune compassion devant les secours en regardant sa montre pour faire reprendre la course alors qu’il savait que c’était vraiment grave et fatal pour mon fils , là ce n’est pas normal je suis écœuré. POURQUOI ne pas avoir définitivement arrêté la compétition par respect pour Boris ?
Oui je suis choqué par les circonstances de sa mort car cela aurait pu être évité, un pilote doit tout faire pour éviter un pilote à terre c’est un réflexe normal.
Oui je suis choqué par la manière légère de la réaction de l’organisateur, car la vie d’un humain doit être plus forte qu’un spectacle, on n’est plus au temps des gladiateurs dans une arène .
Pour le reste quand je vois le commentaire d’un grand pilote français comme Adrien Lopez avec ces 15 années de supercross à haut niveau qui dit que ce supercross de la bosse de Bretagne est ” trop dangereux “, cela ne me rassure pas pour l’avenir de ce sport .
Si le comportement et la mentalité de ce sport peuvent changer en mémoire pour mon fils.
L’enterrement de mon fils se fera Jeudi début de la cérémonie 14H30 .
PRUDHOMME Eric .”
[Le texte a été corrigé, l’original est disponible ci-dessous]
