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Josse Sallefranque “On doit faire face à des équipes usines”

 Josse Sallefranque, un homme sur tous les fronts.

Alors que les portes se refermaient autour de Jeremy Van Horebeek fin 2018, Josse Sallefranque a décidé de miser sur le pilote Belge pour le faire rouler une saison en championnat de France des sables.

C’est après l’enduro du Touquet, et seulement quelques jours avant l’ouverture du mondial en Argentine, que la petite structure Française [SR Honda Motoblouz] est parvenue à trouver le budget nécessaire pour envoyer ses effectifs en championnat du monde MXGP.

Cette saison, Jeremy Van Horebeek a pris une belle revanche sur l’industrie en terminant 8ème du championnat du monde MXGP.  Une magnifique aventure pour Josse Sallefranque et son équipe qui travaille d’arrache-pied pour faire face – avec les moyens du bord – aux plus grosses structures du paddock MXGP.

Rétrospective sur une année 2019 chargée avec Josse Sallefranque – Manager de l’équipe SR Honda Motoblouz. Au programme, de l’émotion, du MXGP, des galères, le motocross des nations, Youthstream, un budget serré, le Touquet, le Pro Hexis, l’avenir, la vie chargée de Josse, et surtout … une nouvelle collaboration entre Jeremy Van Horebeek et SR Honda pour la saison 2020 avec le soutien de Honda Europe. C’est plus que mérité, messieurs.

Josse, j’aimerais revenir avant le début de la saison 2019. Tu signes Jeremy Van Horebeek pour rouler sur les courses de sable et faire le Touquet, et à la dernière minute, on apprend que vous partez finalement en mondial MXGP. Qu’est-ce qui a permis cette aventure MXGP ?

C’était vraiment une décision de dernière minute. J’avais un deal avec Jeremy jusqu’au Touquet, et quelques jours avant le Touquet Jeremy m’avoue qu’il aimerait bien empiler sur une saison MXGP. Evidemment, je m’en doutais, mais pour nous avec Honda SR, c’était championnat de France Elite ou rien avec notre budget. Malheureusement je n’avais pas grand-chose à lui proposer. En rigolant, je lui dis que s’il gagne le Touquet, Honda France et nos partenaires seront contents et qu’alors on arrivera peut-être à trouver un peu de budget pour partir faire quelques courses en championnat du monde. « Je ne te promets vraiment rien Jeremy ».

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Il n’a pas gagné le Touquet mais il l’a mené pendant 2 heures et le soir même il me dit « Tu vois Josse, j’ai fait le boulot, ça fait chier qu’on ait cassé, mais j’ai fait le boulot. On peut rediscuter de notre deal quand même ? » C’est parti comme ça.

Dès le mercredi suivant, on s’est posé autour de la table avec nos partenaires, Honda France, Hexis, Motoblouz, Kenny, et je leur ai dit que j’aimerais bien pouvoir me lancer avec Jeremy en MXGP, qu’on sentait que ça pouvait le faire.

S’ils étaient OK, en contrepartie, Jeremy devait aussi jouer le jeu et s’investir avec nous dans la longévité et repartir avec nous pour le championnat de France des sables et le Touquet en 2020. Ça nous permettait d’avoir un top pilote, donnant donnant, il jouait le jeu et nous aussi.

Chaque partenaire a mis de l’argent sur la table, tout le budget n’a pas été trouvé mais on a trouvé le plus gros. Jeremy a aussi joué le jeu financièrement car on ne pouvait malheureusement pas se permettre de le payer à la hauteur des contrats qu’il a connus auparavant. On a fait avec nos moyens et on a été au bout.

On a connu une belle année sportive même si ça n’a pas toujours été facile, financièrement, on était sur une corde raide. La moindre dépense non calculée était problématique pour l’équipe donc on était très serré niveau budget tout le long de l’année. On a réussi à joindre les deux bouts, c’est vraiment top.

@Frelaud Kévin – Josse Sallefranque – Assen

Jeremy sortait d’une période compliquée, quand il s’aligne en championnat de France des sables et qu’il te dit qu’il veut repartir en MXGP, mentalement, tu le sentais comment ?

Ça allait. Quand Jérémy monte sur la moto, il roule, il adore faire de la moto et il fait la part des choses.

Il a été très déçu par le milieu MXGP, c’est un milieu difficile dans lequel on reçoit très peu d’aides. Il était un peu déçu par les teams, on parle du haut niveau, certaines portes se ferment et ce n’est pas toujours évident.

Il était déçu car on ne lui proposait plus grand-chose niveau contrat et il était vraiment revanchard. Il voulait rouler, il voulait s’amuser, donner le meilleur de lui-même, même sans expérience dans le sable.

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Un pilote comme Jeremy ou même un Gautier Paulin, sur une course de sable, ce n’est pas vraiment dit qu’ils gagnent car ce sont des courses qui nécessitent de l’expérience. Surtout qu’on a de belles têtes d’affiches maintenant, on parle d’un Nathan Watson, d’un Milko Potisek par exemple, ce sont des pilotes très rapides dans le sable qui s’enquillent 3heures à fond.

Donc vous sortez du sable, et vous disposez de combien de temps pour préparer la saison MXGP ?

Franchement, on n’était pas prêts…. On avait 17 jours pour finaliser le budget et seulement 10 jours pour gérer tout le côté logistique, pour mettre les motos dans les caisses et tout envoyer en Argentine. Je peux t’assurer que je n’ai pas beaucoup dormi à cette période.

@Frelaud Kévin – Teutschenthal

Vous arrivez en Argentine sans trop savoir à quoi vous attendre, Jeremy finit sur le podium, grosse surprise !

C’est clair. Quel beau cadeau. On sortait d’un Touquet où Jeremy avait abandonné donc on était un peu tous déçu. Bon, les coéquipiers ont fait le boulot, Stephane Watel et Richard Fura ont bien roulé. Pour le MXGP, c’était dur de trouver le budget et il a fallu se plier en 4 pour partir en Argentine et plus généralement sur les épreuves de la saison MXGP.

Monter sur le podium, c’était magnifique. On avait les larmes aux yeux, c’était très émouvant. Un magnifique début de saison pour nous.

Le budget bouclé, vous partez pour la saison MXGP. À ce moment-là, on se fixe quels objectifs au sein du team SR et surtout, comment ces objectifs ont-ils évolué au fur et à mesure des résultats de Jeremy ?

On s’était fixé un objectif d’accrocher le top 10. C’était l’objectif de Jeremy aussi. On savait qu’on avait une bonne moto, on était double champion de France Elite avec Xavier Boog, on avait déjà fait des GP, on savait que la moto n’était pas mal. Xavier, c’était un bon pilote de GP, il s’y connaissait, il savait bien régler sa moto, c’était un pilote posé, donc quand il nous disait que la moto était pas mal, on savait qu’on pouvait le croire.

On savait qu’on n’avait pas la moto pour être champion, ni même pour faire dans les 5, mais on s’était dit qu’entre 8 et 10, c’était jouable. Au final, on repart de la première épreuve de l’année avec un podium.

Le niveau est très élevé à l’heure actuelle et le podium est assez fermé, difficile à jouer. Jeremy est capable de monter sur le podium en manche, c’est une certitude, finir sur le podium à la fin du championnat, c’est plus compliqué.

On doit faire face à des équipes usines qui n’ont pas les mêmes moyens, le même matériel, on n’est pas du tout sur le même pied d’égalité.

Les objectifs ont évolué un petit peu. On voulait tenter de se rapprocher le plus possible du top 5. On est resté cool, la tête sur les épaules. Si Jeremy faisait 10, c’était bien, s’il faisait 8, c’était encore mieux, s’il faisait 5, c’était super.

Les objectifs ont évolué, mais on ne s’est pas enflammé.

@Frelaud Kévin – Teutschenthal

Accromio claviculaire pour Jeremy, on l’apprend avec surprise sur la grille de départ de Mantova. Quand est-ce arrivé, et pourquoi avoir gardé la blessure secrète jusqu’au tout dernier moment ?

C’est arrivé en seconde manche à Arco. Heureusement, il y avait une trêve de 4 semaines puisqu’il y a eu l’annulation d’un grand prix entre-temps. Jeremy n’a pas voulu en parler car c’est quelqu’un de discret qui voulait éviter la presse, éviter les appels téléphoniques de personnes qui voulaient savoir où il en était, ce qu’il s’était passé, pourquoi, comment.

Jeremy voulait rester tranquille et rester concentré sur ses objectifs, sur sa saison.

Il m’a dit que ça allait être dur de rouler quand on est revenu lors du grand prix suivant. Bien sûr que ça allait être dur pour lui, il était censé attendre 15 jours supplémentaires avant de rouler. Je ne dirais pas qu’il a sous-estimé sa blessure, mais Jeremy était tellement motivé mentalement qu’il pensait qu’il pouvait passer outre la blessure et la douleur et être de nouveau prêt en 4 semaines car il se sentait vraiment au top en début de saison MXGP avant la blessure.

Le père de Jeremy et moi-même, on voyait ça d’un autre œil, on savait que ce serait compliqué. Les autres en 4 semaines, ils ont fait du développement, des tests, des courses, ils ont beaucoup roulé. 4 semaines sans motos alors que les autres roulent à bloc, c’est difficile à rattraper à ce niveau-là.

À Mantova, je lui demande d’annoncer qu’il est blessé car il fallait que les gens sachent pourquoi il était moins en forme. Je comprends qu’il voulait garder la blessure pour lui car mentalement il était prêt à revenir aussi bien qu’avant sa blessure mais physiquement on savait que ça allait être compliqué.

Je vous ai vu sur les grands prix avec votre petite structure, vous finissez 8ème du mondial derrière les pilotes usines. Chapeau. Au début de l’année, on entendait dire que Honda Europe avait décliné votre demande de support, est-ce que les aides apportées par Honda au fur et à mesure de la saison ont évolué ?

En début de saison, grosse douche froide. Quand on a contacté Honda Europe pour leur demander de nous aider avec 2/3 motos et un petit budget pièces, ça ne représentait pas énormément, ils nous ont dit non. C’était difficile à avaler.

On est seulement parti avec le soutien d’Honda France et au fil de la saison, on a rencontré les responsables Honda sur les épreuves, le courant est bien passé, ils ont vu qu’on était une petite structure mais qu’on était impliqué et sérieux.

Au fur et à mesure du temps, ils nous ont accordé leur confiance, ils ont vu que Jeremy roulait bien et ils nous ont un peu plus aidés, nous ont rendus pas mal de petits services. On n’a pas eu de motos mais ils nous ont aidés et ça nous a enlevé une épine du pied financièrement, au niveau logistique aussi.

Les techniciens de Honda Europe et HRC ont partagé des réglages avec nous, ça nous a vraiment bien aidés et le courant est bien passé. Pour la saison prochaine, on aura une aide Honda Europe. Ils ont été au top toute l’année avec nous.

On est vite frustré quand on apprend qu’ils ne peuvent pas nous aider mais en fin de compte, on comprend que ce n’est pas simple pour eux non plus car leurs budgets sont de plus en plus réduits et c’est de plus en plus dur pour eux aussi. Ils ne peuvent pas nous aider du jour au lendemain.

C’était dur à entendre, il a fallu l’accepter et ce n’était pas simple, mais après coup, je peux comprendre.

Plus ça avance, plus les constructeurs réduisent les budgets, c’est malheureux mais c’est la réalité.

@Frelaud Kévin – Loket

Petite équipe, Honda SR Motoblouz. Est-ce qu’au niveau de la Youthstream, on vous aide à vous rendre sur les grands prix ?

Non, ils ne nous ont pas aidés cette année. Sur la fin de saison, ils ont été cool et ils nous ont donné quelques conseils, ils ont été arrangeants sur certains petits détails. Le plus gros a été pris en charge par l’équipe, on a tout payé.

Ils nous ont un peu aidés sur la logistique mais on n’a pas reçu plus d’aide que ça, ça aurait été beau !

Honnêtement, j’ai été assez étonné car David Luongo [le CEO de Youthstream] est quelqu’un de très sympathique, ouvert. Le peu de demandes que je lui ai formulées, il était là pour y répondre, m’écouter, il ne m’a pas envoyé dans les roses. Il est assez sensible avec les passionnés de motos, il m’a écouté, a fait le nécessaire pour m’aider, franchement, super sympa. Ça m’a donné une meilleure image de Youthstream et j’ai été agréablement surpris.

Bon, je ne suis pas pour la disparition des primes d’arrivées pour les pilotes etc, et il le sait, mais lui se défend en disant que c’est un business, que ce n’est pas facile de mettre en avant le motocross. Pour le coup, ils essayent de faire le maximum pour que ça soit retransmis à la télévision, et ils ont de bons retours au niveau des audiences.

Bonne saison en mondial, le titre Elite MX1 avec Maxime Desprey, vous êtes aussi aux avant-postes avec Adrien Escoffier et Anthony Bourdon sur le championnat de France de Supercross. C’est une bonne année. Si on t’avait dit que cette année se déroulerait de cette façon, tu aurais signé sur-le-champ !

C’est clair, j’aurais signé de suite et je signe même directement pour la saison prochaine ! (rires).

Si ça peut continuer comme ça, c’est top. Rentrer dans le top 10 en MXGP, ramener des titres nationaux…. Nous, on a vraiment à cœur de gagner le Touquet, on a fait de beaux podiums avec Richard  Fura depuis 2/3 ans, on aimerait vraiment décrocher le Saint Graal et ramener une victoire au Touquet, c’est un gros objectif pour nous.

J’espère vraiment qu’on va pouvoir passer au travers des problèmes. Une année, Richard Fura menait avant de se déboîter l’épaule. L’an dernier, Jeremy mène, perd le leadership, le reprend avant de percuter un pilote et d’arracher complètement les durites de radiateur et le radiateur au passage …

J’espère que la roue va tourner sur le Touquet et qu’on sera en mesure d’aller chercher cette victoire.

@Frelaud Kévin – Loket

On vient de vivre les Nations. Podium pour la Belgique, podium pour Jeremy, podium pour Honda SR. C’était ton premier MXDN en tant que team-manager; C’était comment ?

Le motocross des nations, c’est une course magnifique. Malheureusement, on n’a pas eu de chance avec la météo et les conditions n’étaient pas idéales. La pluie gâche un peu la fête et l’organisation, on se retrouve les pieds dans l’eau. Organiser n’importe quel événement quand il pleut, ça se complique forcément.

Franchement, côté sportif, c’était super. Pour nous, c’était la cerise sur le gâteau car on réalise une bonne saison et on la termine avec un podium aux nations.  Nos partenaires sont contents, ils sont chers à nos yeux et c’est grâce à eux qu’on arrive à faire tout ce qu’on fait. J’étais vraiment content pour Jeremy car il avait à cœur de bien faire aux nations pour la Belgique.

Nous, on était content de pouvoir monter sur notre premier podium aux nations, ça restera de super souvenirs.

@Frelaud Kévin – Assen

En conférence de presse, Jeremy a mentionné des soucis mécaniques dans les deux manches, on peut revenir là-dessus ? Que s’est-il passé exactement ?

Les conditions ont été tellement difficiles qu’en première manche la moto a chauffée. Il y avait énormément de projections et malgré les précautions prises, la température du moteur a vite grimpé.

On voyait bien que beaucoup de pilotes avaient des problèmes pendant la manche et on était content de finir la course mais on a dû lui demander de ralentir un petit peu car on voyait que ça chauffait de plus en plus et on voulait éviter qu’il en remette une couche inutilement sachant que s’il levait le pied, il pouvait tout de même garder sa place et finir la manche.

En seconde manche, petits soucis avec le sable et l’eau. La chaîne a pris un coup pendant la manche et on entendait un bruit au niveau de la roue. On lui a demandé de faire attention, d’éviter un maximum l’embrayage car on ne savait pas trop d’où ça venait. On entendait un claquement quand il passait devant nous, on ne savait pas si c’était au niveau de la boîte ou de la chaîne, on a préféré temporiser un petit peu pour finir la manche.

Difficile dans ces conditions, on a vu pas mal de pilotes rencontrer des problèmes, on voit Gautier et sa panne d’essence aussi …

C’était difficile, il fallait éviter de faire des erreurs. Bruno Skotnicki de Honda France s’occupe de la partie injection et consommation pour nous. Il a fait des calculs et il nous a dit qu’il allait falloir monter un plus gros réservoir pour le dimanche car on était limite. Grâce à ses calculs, on s’est rendu compte qu’on allait consommer beaucoup plus le dimanche.

@Frelaud Kévin – Assen

Avec ton pilote Belge aux Nations, tu restes tout de même derrière l’équipe de France ?

Bien sûr, j’ai suivi les Français de près. On se taquine un peu aussi. On est une équipe Française, on vient de France. Je suis un sportif dans l’âme, alors que le meilleur gagne et surtout, qu’ils rentrent tous en un seul morceau sans se blesser car on veut toujours éviter les grosses chutes et les malheurs. Ça reste un sport risqué.

J’étais déçu pour la France, surtout pour Gautier. Tomber en panne de cette façon, c’est difficile à digérer pour le pilote et pour les fans Français. Pour Gautier, c’est passé à pas grand-chose.

Honnêtement, il y en a plus d’un qui a vraiment dû serrer les fesses jusqu’à l’arrivée niveau essence. Nous, on était équipé car on roule aussi dans le sable l’hiver. Grâce à HRC aussi, on a pu gérer ce côté-là.

Certains ont dû vraiment transpirer après l’arrivée car il ne devait pas rester beaucoup d’essence dans les réservoirs après les manches. Le terrain était vraiment mou, ça tirait dans les chevaux, ça tirait dans la mécanique, la consommation était énorme.

Sur un plan plus personnel, tu t’occupes de l’équipe SR Honda, tu organises le Pro Hexis Supercross, tu travailles toujours sur les spectacles à Disneyland ?

Je travaille toujours là-bas mais ça se complique un petit peu car on ne sait pas si le spectacle va perdurer dans le temps. Ce côté-là est un peu moins rose car on est dans l’attente de savoir ce qu’il va se passer pour nous, c’est une grosse société. Il y a des travaux, ils vont peut-être changer de spectacle, on entend de tout et de rien, de ce côté-là, j’avance un peu plus à l’aveugle.

@MXJULY – Assen – Josse et Jeremy

Je sais que tu as aussi une vie de famille à côté de tout ça, comment tu fais pour trouver le temps de porter toutes ces casquettes ? Tu sembles vivre à 200 à l’heure.

J’ai la chance énorme d’avoir une femme très conciliante. Dès que j’ai la moindre minute, je l’utilise pour passer du temps avec ma famille. J’essaye de travailler le soir surtout. Quand je rentre, je passe un maximum de temps avec mon fils, je passe la soirée avec ma femme, j’essaye de profiter de ma famille comme quelqu’un de normal. Une fois que tout le monde se couche, que les lumières s’éteignent et que tout redevient plus calme, je me remets au travail de mon côté et je me couche un peu plus tard.

En tant qu’ancien pilote, qu’est-ce qui te stresse le plus : T’aligner derrière une grille de départ ou voir ton pilote s’aligner derrière une grille de départ ?

C’est marrant que tu me poses cette question car c’est deux choses bien différentes et les deux sont synonymes de gros stress (rires).

Au final, j’étais moins stressé en tant que pilote car j’étais plus concentré, un peu plus dans ma bulle.

Là, depuis le bord de la piste, tu prends conscience que beaucoup de paramètres rentrent en compte. Une chute, un problème mécanique, tu te demandes si tout le monde a bien fait son travail, est-ce qu’on a oublié quelque chose …

En plus, tu mets un pilote sur ta moto, donc tu veux que les choses se passent bien pour lui, c’est bien plus stressant d’être un team manager qu’un pilote au final. Cette montée de stress à côté d’une grille de départ, c’est quelque chose.

@Frelaud Kévin – Loket

On apprend l’annulation de la finale du Pro Hexis à Villebon. Quelles difficultés tu rencontres lors de l’organisation de ce championnat et surtout, rassures-nous, tu remets ça l’an prochain ?

Totalement. On remet ça l’an prochain. On est en train de voir avec Hexis pour faire le nécessaire, avec les clubs aussi. Nos 3 clubs sont super contents, on a deux autres clubs en attente pour la saison prochaine. On essaye d’amener du sponsoring aux clubs, d’amener la télévision, tout ça coûte beaucoup d’argent … Une fois, on a fait une saison de 8 épreuves mais la moitié d’entre elles n’étaient pas couvertes à la télévision car on ne pouvait pas se le permettre financièrement et ça créait un gros écart entre les clubs organisateurs.

On est revenu un peu en arrière et on se concentre désormais sur 4 clubs pour 4 épreuves. On préfère faire ça bien plutôt que d’en faire plus en négligeant la qualité pour les clubs.

L’an prochain, on continue, bien sûr. Ce qui est difficile, c’est d’obtenir toutes les autorisations. Pour l’exemple de Villebon, on était embêté par la commission de sécurité car plus on se rapproche de la date – et vu que la moto ce n’est pas toujours bien vu – plus on rencontre des problèmes. On est confronté aux problèmes liés aux gaz d’échappement, au bruit … et puis en plus il y avait le paramètre extérieur avec la présence de gens du voyage sur le parking extérieur.

On est en discussion pour 2020 avec eux mais je leur ai demandé plus de rigueur. Que ça arrive une fois, c’est possible, mais pas deux. Ils prennent les dispositions pour bloquer le parking l’an prochain par exemple. On avait quand même bien avancé, des travaux vont être faits au niveau de la commission de sécurité pour les extracteurs de gaz d’échappement par exemple. C’est encore une possibilité pour 2020 mais je veux que le dossier soit archi-béton pour pouvoir annoncer l’épreuve au calendrier car c’est une situation délicate pour nous.

Vous allez partir sur le sable, le Touquet pendant la période hivernale … 2020, Honda SR remet le couvert avec Jeremy ?!

Exactement. On fera tout le championnat de France de sable avec Stephane Watel et Jeremy Van Horebeek et on va communiquer prochainement notre engagement pour la saison 2020 en MXGP avec Jeremy. On remet ça !

Malheureusement, on ne pouvait pas garder tout le monde dans l’équipe et c’est mon regret. Pour l’année prochaine, on essayera d’améliorer notre soutien à Jeremy en Mondial et on aimerait qu’il soit aussi un peu plus récompensé.

On garde Adrien Escoffier en SX1 et on fait notre possible pour garder Anthony Bourdon en SX2, on trouve des solutions, ce n’est pas fait mais ça avance bien.

Normalement, on devrait aligner Jérémy Van Horebeek sur l’élite MX1 pour tenter d’aller chercher le titre National.

@Frelaud Kévin – Assen


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