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Kyle Chisholm “Je veux être dans le top 10, et ça va être dur”

Semaine après semaine, Kyle Chisholm se qualifie discrètement aux finales du Supercross  US 450.

Kyle a disputé 6 des 7 finales de ce début de saison 2019.  Son meilleur résultat cette saison, il le signe à Arlington avec une 14ème position.

Diminué à l’inter-saison suite à une blessure au genou, Kyle admet manquer de roulage et de préparation en général mais espère bien pouvoir retrouver l’intensité nécessaire pour pouvoir rentrer dans le top 10.

Chisholm a rejoint une nouvelle équipe cette année, roule sur une nouvelle moto, le vétéran de la catégorie n’est pas prêt de raccrocher, il revient sur son début de saison et ses ambitions pour le compte de RacerX

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Encore une soirée atypique du ‘Chizz’. Tu fais ta propre course plutôt régulière. Raconte-nous.

Oui, tout le monde dit ça, mais je veux mieux faire.

En même temps, je roule contre beaucoup de bons pilotes. Si tu regardes la liste des pilotes, les 15 premiers mecs ont déjà gagné une finale ou sont champions en 250 ou 450. Finir 14ème ce n’est pas idéal, je veux faire mieux.

Mais comme j’ai dit, quand je vois quels pilotes sont devant moi, difficile d’être déçu…

Je suis dans le bon groupe. Je sais que ce n’était pas sa meilleure course, mais je me suis bagarré avec Hill pour la 13ème place; un type qui est champion 250 et personne ne serait surpris s’il gagnait la prochaine course.

Je ne peux pas m’en plaindre d’être dans ce groupe de pilotes.

Il y a de petites améliorations chaque semaine, et j’essaye de continuer dans cette direction pour essayer de rentrer dans le top 10, ce serait cool.

On t’a vu en forme sur la fin de ta heat race. Il semblerait que tu aies trouvé le rythme et tu aies montré de l’agressivité avant de baisser de rythme, la fatigue ?

J’ai été opéré du genou. Je me suis blessé au genou l’été dernier, donc je ne suis pas monté sur la moto avant Thanksgiving.

J’ai seulement eu 5 semaines sur la moto avant le début de la saison.

La première fois sur une Suzuki, une nouvelle moto, une nouvelle équipe. Je n’ai pas eu beaucoup de temps, je revenais de blessure.

Je savais que le début de saison serait un peu lent. Mais comme j’ai dit, j’essaye de construire des bases, de faire des progrès; d’être à l’aise avec la moto, d’apprendre de la moto, de savoir ce dont j’ai besoin.

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Je pense que l’agressivité viendra quand je me sentirais un peu plus en confiance, quand j’aurais eu plus de temps sur la moto, et que je serais aussi à l’aise avec la moto.

Un peu comme un effet boule de neige, il faut juste essayer de s’améliorer chaque semaine.

Est-ce que tu te prépares un peu sur le plan physique et ce genre de choses ?

Oui, car sur la moto, c’est grâce à ça que ma vitesse, mon agressivité et mon aisance vont s’améliorer. Je me suis botté le cul en rééducation.

C’est ma 3ème opération d’un genou. Deux sur le droit, et une sur le gauche.

Donc je savais à quoi m’attendre, heureusement et malheureusement. Je me suis botté le cul pendant 5 mois en dehors de la moto.

J’étais vraiment en bonne condition physique, mais évidemment il te manque ce petit truc… Tu es rouillé quand il faut reprendre la moto.

J’essaye de faire la transition entre le physique et le physique pour la moto.

J’ai une bonne base, il faut que je continue à passer du temps sur la moto.

C’est là que va payer tout le boulot que j’ai fait pendant les 4 ou 5 mois ou je n’ai pas pu rouler.

Parle nous un peu de l’équipe. Tu es un vétéran du milieu, certains de ces mecs sont bien plus jeunes. Est-ce que tu joues un rôle de mentor, ou tu es plus du genre dans ton coin? Comment ça marche ?

Je n’aime pas leur dévoiler mes secrets (rires).

HEP Motorsports Suzuki, c’est une nouvelle équipe,

Les mecs qui l’ont formé ont roulé dans le passé, ils sont dans le sport depuis longtemps, mais l’équipe, elle, elle est nouvelle.

Ils construisent les bases, ils apprennent. J’aurais aimé être capable de rouler plus tôt pour faire partie du programme d’inter-saison. Ils ont fait un boulot incroyable.

J’essaye – parfois peut-être plus que je ne devrais – de m’investir, pour aider l’équipe à devenir meilleure dans son ensemble et j’essaye de leur donner des informations. “Voilà ce que je pense qu’on pourrait faire“, juste mon opinion sur certains aspects.

Parfois j’ai raison, parfois j’ai tord, j’essaye de les aider pour qu’on s’améliore.

Si l’équipe peut s’améliorer, alors ça peut m’aider à m’améliorer. J’essaye de leur apporter autant que je peux. Je roule depuis vraiment longtemps, même si je ne connais pas tout.

J’ai de l’expérience dans le milieu car j’y suis présent depuis longtemps, donc j’essaye d’aider.

Du coup, à la fin de l’année, où penses-tu pouvoir te situer ?

Je veux être dans le top 10, et ça va être dur. Certains vont se dire “Bonne chance mec“. Je respecte ça.

Comme je l’ai dit plus tôt, il y a 10 mecs qui ont déjà gagné un championnat dans la catégorie, ou ont gagné des courses.

Donc pour être dans le top 10, il faut être au niveau de ces mecs là.

Ça ne va pas être facile, mais on n’est pas loin, il suffira de faire une bonne soirée, de prendre un bon départ, que tout se goupille bien  pour y parvenir.

Je peux clairement finir dans le top 15 aux points à la fin de l’année, en commençant doucement et en m’améliorant, en essayant de claquer quelques top 10.

Ce serait top de pouvoir être devant et rouler avec les gars qui ont des motos d’usine.

Tu roules depuis pas mal de temps, je ne saurais même pas dire depuis quand. Tu as pensé à la longévité de ta carrière ? Est-ce que tes résultats sont à la baisse ?

Difficile à dire car j’ai principalement roulé en 250. J’ai fait quelques courses en 450 à l’est, mais ces deux dernières années j’ai roulé en 250 à l’ouest.

Si tu regardes ces 3 ou 4 dernières années, je pense que je suis sur une pente ascendante si tu compares à quelques années auparavant.

J’ai 31 ans, je ne suis pas le plus jeune,  mais je ne suis pas le plus vieux non plus.


Tu aimes toujours faire ça ?

Oui. Je vois un gars comme Justin Brayton. Il a 34 ans, bientôt 35. Il a gagné sa première course de carrière l’an dernier. J’ai 31 ans, il me reste 3 ans ! (rires).

Ces 3 dernières années, je sens que je me suis amélioré. De 2017 à 2018 j’ai fait de meilleurs résultats sur la 250. J’ai roulé quelques courses à l’est en 450 en 2017 et 2018, j’ai aussi fait de meilleurs résultats en 2018.

Je savais que cette année allait démarrer lentement car je revenais d’une grosse blessure, dans une nouvelle équipe, sur une nouvelle moto. Mais je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas continuer à m’améliorer. J’aime la compétition. J’aime fournir le travail la semaine.

Je peux en vivre décemment …. Et je ne suis pas riche… La chose la plus importante, c’est que j’aime faire ça. Je veux être compétitif, avant je faisais top 5 et top 10 chaque semaine.

Je ne suis plus à ce niveau-là pour l’heure, et je sais que c’est de plus en plus dur chaque année. Mais tant que je suis dans le mix, à me battre avec les meilleurs ….

Si j’aime ça, que j’arrive à être compétitif, et que j’arrive à en vivre, je ne vois pas pourquoi j’arrêterais.

Je ne me dis pas que c’est ma dernière année. Je veux rouler aussi longtemps que possible. Aussi longtemps que j’aimerais ça, que je serais compétitif, et que ça me permettra d’en vivre.

Je vais avoir l’air débile, mais ces dernières années, j’ai appris beaucoup sur moi-même et sur ce dont j’ai besoin pour réussir. Et je pense que ça s’est montré ces dernières années.

Ta famille, ta carrière, on a presque l’impression que c’est un job comme Monsieur tout le monde pour toi…

Oui, et j’aime cet aspect. Au lieu de rouler, rouler, rouler, rouler, je suis aussi papa, je me dois de lever le pied un peu.

C’est ce qui m’aide à rester motivé. Ma petite fille a presque 3 ans, et elle me dit “Bonne chance papa“. Ma femme me dit qu’elle hurle “go,go,go!” et qu’elle me regarde rouler.

C’est toujours bon de leur apporter quelque chose. Je suis de ceux qui pensent que si on travaille dur, ça paye. C’est ce que mon père m’a appris en grandissant.

J’aurais aimé avoir des enfants plus tôt afin qu’ils puissent être plus âgés aujourd’hui pour pouvoir leur montrer mes convictions,  leur montrer que s’ils travaillent dur, alors ils pourront le faire. C’est bien de leur montrer ça et de donner le bon exemple.

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