Interviews

Rene Hofer “vraiment content de mon début de saison”

“J’ai été un peu surpris, je suis passé très près du podium à Valkenswaard, on savait pourtant que ce serait beaucoup plus dur pour moi dans le sable que sur le dur”

Du haut de ses 18 ans, René Hofer représente-t-il le futur de la scène Autrichienne ? C’est bien possible, et c’est en tout cas le nouveau pari relevé par l’équipe Red Bull KTM qui a intégré le jeune pilote originaire de Linz à son team factory 2020 suite à la montée de Jorge Prado en catégorie MXGP.

Après avoir propulsé Tom Vialle sur les podiums de grands prix en 2019, l’équipe Red Bull KTM place également ses espoirs en René Hofer pour la saison 2020. Après 4 ans de formation au sein de l’équipe Junior KTM, René vient de faire ses débuts en championnat du monde MX2, signant déjà un podium de manche à Matterley Basin.

Chez KTM, on met les moyens pour préparer la jeunesse et la prochaine pépite du mondial MX2 pourrait bien s’appeler René Hofer. Entretien !

Rene, déjà un podium de manche à Matterley, tu loupes de peu le podium en première manche à Valkenswaard, tu es actuellement 5ème du provisoire. Tu m’as impressionné, déjà à Lacapelle, mais t’es-tu impressionné en ce début de saison ? T’attendais-tu à te battre devant aussi rapidement ?

Je suis vraiment content de mon début de saison. Je me sentis déjà très bien lors des courses d’intersaison, donc ça m’a permis d’aborder la saison de grand prix en confiance.  Je savais que dans un bon jour, j’étais capable d’afficher le même niveau que Tom [Vialle] sur le dur, mais je savais également qu’on ne peut comparer l’entraînement à une épreuve de grand prix. Mon but, c’est d’essayer de rentrer régulièrement dans le top 10, d’apprendre et de m’améliorer chaque weekend.

J’ai été un peu surpris, je suis passé très près du podium à Valkenswaard, on savait pourtant que ce serait beaucoup plus dur pour moi dans le sable que sur le dur. Toujours est-il que je ne m’attends pas à ce que ce soit aussi simple chaque weekend car il y a beaucoup de pilotes très rapides en MX2, j’essaye juste de faire de mon mieux et d’apprendre au passage.

Pssst ! l'article continue ci-dessous :)

L’an dernier, quand RedBull KTM a choisi Tom Vialle, tout le monde a été surpris, mais on a rapidement vu le travail que l’équipe a effectué avec lui. J’imagine qu’on peut dire que ton intersaison 2020 a été chargée et que tu suis les mêmes traces que Tom en 2019 ?

Pour l’heure, on peut dire que je suis dans la même position que Tom l’an dernier. Avec Tom et Jeffrey, on a vraiment réalisé une bonne intersaison, sans blessure, et m’entraîner avec eux m’a vraiment aidé à m’habituer à la vitesse et à l’intensité des grands prix. Evidemment, c’était un hiver durant lequel j’ai été très occupé, avec beaucoup d’entraînement, mais j’ai vraiment apprécié et j’ai réalisé des weekends très productifs en Espagne et en Belgique pour me préparer pour ma saison de rookie.

À ton avis, qu’est-ce qui fait que l’équipe KTM rencontre autant de succès quand il s’agit d’amener des jeunes pilotes vers les sommets du sport ?

Depuis 2016, je fais partie du programme junior KTM, et j’ai reçu beaucoup de soutien de la part de KTM durant mes années juniors. Ils font vraiment un excellent travail pour soutenir les jeunes pilotes en catégories EMX et ils leur donnent l’opportunité de s’améliorer au fil des saisons. Ils sont très professionnels et disposent de beaucoup d’expérience en étant l’équipe la plus performante des paddocks depuis des années. Nous sommes tous concentré sur nos objectifs, mais on sait également s’amuser et être un peu plus relax, ce qui nous aide à nous sentir encore plus à l’aise !

Avec Edelbacher, tu es le seul pilote Autrichien engagé en championnat du monde. Je suis surpris qu’il n’y ait pas plus de jeunes talents Autrichiens – KTM étant une marque Autrichienne. Comment décrirais-tu la scène Motocross dans ton pays ?

Pour ma part, je ne suis pas surpris. Nous n’avons aucune aide financière du gouvernement pour promouvoir les sports mécaniques, pour la plupart des familles, il n’est même pas possible de participer aux épreuves du championnat d’Europe. De plus, nos possibilités pour s’entraîner en Autriche sont vraiment limitées. Nous avons peut-être 3 bons circuits que nous pouvons utiliser pour nous entraîner.

J’ai commencé à rouler sur des épreuves internationales très tôt pour m’habituer aux plus grands circuits, à la compétition. C’était une étape très importante pour moi, car si tu restes rouler en Autriche, tu ne pourras jamais atteindre le top niveau.

Quel a été le plus gros défi que tu as dû relever au cours de ta jeune carrière ?

En Autriche, il est obligatoire d’aller à l’école jusqu’à 18 ans. J’étais déjà très professionnalisé et je m’entraînais énormément quand je roulais en championnat d’Europe, mais en plus, je devais aller à l’école et suivre mes cours. C’était vraiment intense, mais désormais je suis reconnaissant car je sais que j’aurais de meilleures opportunités après ma carrière.

Rapidement, comment as-tu découvert le motocross ?

J’ai eu ma première moto à l’âge de 3 ans car mon père était un grand passionné de sports mécaniques. J’ai commencé la compétition dès 4 ans et je n’ai jamais arrêté. Au début, c’était un loisir pour mon père et moi, mais j’ai terminé 3ème de l’Europe 65 en 2012 et tout est devenu plus sérieux.

Je suis avec KTM depuis que je suis petit, j’ai toujours pu compter sur leur soutien et quand KTM a monté un programme junior fin 2015, j’ai eu la chance de pouvoir l’intégrer. J’ai alors commencé à travailler avec mon coach – et ancien pilote de grands prix – Didi Lacher et on a vraiment bien accroché dès le début. Je suis devenu champion du monde et champion d’Europe 85cc en 2016, c’était un énorme accomplissement pour nous tous.

La pub' permet de rester indépendant, et gratuit !

2018, contre temps et grosse blessure, alors que j’étais en tête du championnat d’Europe 125, je me fracture le pelvis. J’ai suivi une longue rééducation au centre Red Bull, mais heureusement, j’ai pu récupérer de cette blessure et j’ai repris la moto 4 mois après la chute.

En 2019, j’ai réalisé une saison solide en terminant 4ème du championnat EMX250 et j’ai aussi réalisé quelques bonnes épreuves en tant que Wild card en MX2; j’ai également réalisé mon rêve en roulant pour Red Bull KTM. Je reviens de loin, mais j’ai apprécié chaque étape de mon parcours et je suis très reconnaissant des opportunités et du soutien que je reçois de ma famille depuis toutes ces années.

On doit désormais attendre la reprise du championnat à cause de l’épidémie de Covid-19. Comment fais-tu pour que cette pause t’affecte le moins possible ? Comment t’occupes-tu ?

Je suis actuellement chez moi en Autriche et je me repose un petit peu. La semaine prochaine, je vais commencer à suivre un nouveau programme physique et on espère pouvoir reprendre la moto en mai. Avec la saison qui se termine maintenant en Novembre, les derniers mois de l’année vont être vraiment intense, donc il faut que je fasse attention à ne pas me surmener, pour être dans la meilleure forme possible quand le championnat reprendra, et jusque fin novembre.

On a du temps pour faire tout ce qu’on ne peut pas faire habituellement pendant la saison, on essaye aussi de s’organiser pour que tout soit prêt quand cette dernière recommencera. Je vais rester à la maison pendant quelque temps, continuer l’entraînement physique et terminer mes derniers examens scolaires. Il faut juste surmonter cette mauvaise passe de la meilleure façon possible et j’espère que nous pourrons reprendre le championnat bientôt !

Si tu pouvais donner un conseil à un jeune qui s’identifie à toi, ce serait quoi ?

Il faut rester concentrer sur l’objectif de long terme, ne pas laisser les contre temps ou les erreurs te tirer vers le bas, car ça fait partie du jeu. Il faut continuer de travailler et faire de son mieux à chaque fois.


Retour