MXGP & Europe

Ryan Hughes “En Europe, il y a bien plus de passion”

Ryan Hughes “En Europe, il y a bien plus de passion”

Ryan Hughes (re)découvre le championnat du monde MXGP et l’Américain s’avoue séduit par l’atmosphère des grands prix. Animateurs des championnats AMA dans les années 90 et 2000, Ryan comparait dernièrement la différence de mentalité, d’approche, et d’organisation entre le championnat Américain et le mondial.

En Europe, et en seulement 2 grands prix, la scène du mondial MXGP semble avoir déjà conquis Ryan … Passion, union, développement, unicité … L’intéressé fait le point.

Ryan Hughes

“[…] Ce qui m’intéresse, ce sont les différences. Pourquoi c’est comme ça aux USA, pourquoi c’est comme ça en Europe. Aux USA, c’est un peu le Fast Food du motocross, tu arrives, tu roules, tu pars. Tu fais ton job et tu rentres. Tu ne profites pas du moment, tu ne profites pas du weekend de course et de toutes les choses qui entourent le weekend de course. Tout le monde se sépare et reste dans son coin sur les épreuves; les Américains sont bien plus agressifs que les Européens quand ils roulent et c’est peut-être pour ça qu’ils se séparent.

Quand les gars roulent en Supercross, ils deviennent plus agressifs, se servent plus de l’embrayage, ouvrent plus les gaz, utilisent des rapports plus bas. Toute leur saison est basée autour du Supercross. […] Ils roulent en Motocross en été, donc ils ne roulent pas autant dans la boue, dans le sable, les circuits sont plus préparés aux USA, pour la TV. Il faut vraiment arrêter avec qui est plus fort que qui. 

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Par contre, en Europe, c’est bien plus familial, il y a bien plus de passion, tout le weekend tourne autour des courses alors qu’aux USA, il n’y a vraiment que deux catégories, 250 et 450. En Europe tu peux voir les femmes, les jeunes en 125, l’Europe 250, le MX2 et le MXGP. Le programme de développement des pilotes est plus important car déjà, ils donnent une opportunité aux femmes et ensuite, car ils développent les jeunes en les faisant rouler sur les mêmes circuits que les professionnels.

Glen Glen sur la Gas Gas

Aux USA, les amateurs roulent sur des terrains vraiment pourris, désolé, mais les circuits sont trop simples, ne se détériorent pas sinon les parents se plaignent tout le temps. Ici, les jeunes sont presque déjà pros. C’est pour ça que je pense qu’en Outdoor, il faudrait qu’il y ait des catégories amateurs pour pouvoir se préparer et s’habituer aux circuits car il y a un meilleur développement des jeunes en Europe.

Ici, les pilotes sont un peu plus à fond dans le sport, ils sont moins sur Instagram et ont moins la mentalité “Regardez comme je suis cool, regardez ce gros whip”. Aux USA, beaucoup de jeunes sont trop concentrés sur leur image, leur instagram; mais d’un autre côté, c’est aussi ça qu’il leur manque en Europe car aujourd’hui, c’est cette mentalité qui ramène les sponsors: Les likes, la popularité, les commentaires, pas forcément toujours les résultats. Ils peuvent apprendre de ça aussi.

Aucun côté de l’Atlantique n’est meilleur que l’autre, chaque côté fait les choses différemment. Aux USA, tout va plus vite, il n’y a pas ce côté famille du motocross, ils ne développent pas vraiment leurs jeunes pilotes. En Europe, c’est plus familial, un weekend de course, c’est un gros weekend et j’apprécie ce côté-là. Ils aident les femmes et développent les jeunes. 

Chaque fois qu’une course se déroulera dans le sable ou dans la boue, les Européens gagneront, bien sûr, ils y sont tellement habitués, ils roulent là-dedans tout le temps, comment peuvent-ils ne pas gagner ? C’était le cas lors des derniers motocross des nations. Maintenant sur un circuit plus dur, plus typé Supercross, les Américains auront l’avantage.

Ce débat ne sert plus à rien, des gars des USA ont battu des Européens et des Européens ont battu des Américains. C’est différent, j’ai vu les deux côtés et je dirais que je préfère le côté Européen. Désolé, mais j’aime vraiment ce côté familial, j’aime la passion, le professionnalisme, le développement des femmes et des jeunes et la diversité des pays; à chaque fois, un nouveau pays, une nouvelle langue, de la nourriture différente, une architecture différente, c’est vraiment cool. La beauté se trouve dans l’unicité.”


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