Un fin technicien …
Ne vous fiez pas au jeune âge de Jorge Prado. Archi-dominateur cette saison, le pilote Espagnol n’a laissé que peu de chances au reste du plateau MX2 en ne concédant que 2 victoires de manches à Jago Geerts et Tom Vialle sur la route vers un nouveau sacre mondial.
À lui seul, Jorge Prado est un exemple de technicité dans le paddock MXGP et visiblement, Outre-Atlantique aussi. Ryan Hughes – légende du motocross US dans les années 90 – ne tarit pas d’éloges à propos du jeune prodige Espagnol.
Si son pilotage fluide, précis et coulé lui a magnifiquement bien servi sur la 250, Jorge n’a pas perdu ses bonnes habitudes lors de sa montée en catégorie reine. À Assen, Jorge a impressionné d’aisance et de facilité au guidon de la 450 malgré les erreurs commises pendant le weekend. Sur le plan personnel, Jorge repart des nations 2019 en 4ème position du classement MXGP (3-7). Si le résultat n’est pas exceptionnel sur le papier, sur le terrain, Jorge est un vrai régal à regarder rouler et ce dernier semble fournir 2 fois moins d’effort que ses concurrents pour une même vitesse en piste.
Pour 2019, les cadors de la catégorie auront évidemment du souci à se faire avec l’arrivée de Prado sur leurs plates-bandes. Il ne reste plus qu’à savoir comment Jorge réagira face à l’adversité l’an prochain. S’il était son seul réel adversaire en MX2, la catégorie reine risque de lui poser un peu plus de fil à retordre…
Ryan Hughes
“J’étudie le petit Jorge Prado… Regardez ses départs et comment il roule. C’est ça la perfection absolue. Les gens me demandent tout le temps qui a la meilleure technique, maintenant je dis que c’est Jorge Prado. J’adore le regarder rouler.
Regardez la position de son dos et de ses hanches par rapport à tous les autres pilotes de la catégorie MX2. Avec sa position, il est capable de bien mieux absorber les trous car sa position lui permet de contrôler sa moto avec les pieds; on le voit absolument tout le temps sur la pointe des pieds. La position de ses hanches lui permet de laisser la moto bouger de haut en bas et de gauche à droite sans affecter le haut de son corps; ainsi, il peut garder le dos droit pour gérer son équilibre et sa stabilité.
De ce fait, il va être capable de se relâcher au niveau des bras, ce qui permet à la moto de faire ce qu’elle doit faire, sans effort.
Il est le maître de la traction lors de la ré-accélération. Il parvient toujours à se propulser en avant. Il est sur la pointe des pieds et appuie sur ses repose-pieds (pour la traction) tout en étant très souple au niveau du premier point de contact (sa cheville) avec les hanches sorties pour mettre tout son poids sur l’arrière de la moto (pour la traction de nouveau). Sa position de hanches lui permet encore une fois de garder son dos droit et d’être dans l’axe de la trajectoire qu’il va emprunter. Il ne va pas de droite à gauche pour corriger les erreurs.
Tu ne gagnes pas autant que Jorge, tu ne signes pas autant de holeshot que Jorge en faisant mal les choses. La technique de Jorge, c’est ce que j’essaye d’apprendre à mes élèves à travers le monde depuis 10 ans.
Je ne supporte aucun pays, aucune équipe, mais je suis un grand fan de la beauté du pilotage, et ça passe par une technique irréprochable.”
