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Austin Forkner “Dylan Ferrandis s’est vraiment amélioré”

“L’an dernier, je pouvais m’échapper, et les autres ne pouvaient pas me rattraper, alors que cette année, distancer Dylan Ferrandis, c’est assez compliqué.”

Fair & Square. Austin Forkner remportait 5 des 6 premières épreuves de la saison 2019 avec une certaine facilité avant de se blesser au genou, blessure qui le contraignait alors à jeter l’éponge pour la saison et voyait Chase Sexton décrocher le titre sur la côte Est.

En 2020, et après 8 mois d’absence, Austin Forkner a fait son retour en Supercross, côte Ouest cette fois-ci, et affronter désormais Dylan Ferrandis. Un adversaire de taille pour Austin Forkner qui ne s’en cache pas; en 2020, le pilote Pro Circuit rencontre plus d’adversité avec la vitesse affichée par le Français.

Pour l’heure, Dylan mène le championnat 250 avec 7 points d’avance sur Justin Cooper et 13 points d’avance sur Austin Forkner.

Jim Kimball s’est entretenu avec Austin Forkner pour Motocross Action Mag. Austin a quitté la Californie pour l’Oklahoma afin de rejoindre Robbie Reynard le temps que les choses se tassent outre-Atlantique.

Une partie de l’entretien est à retrouver ci-dessous, vous retrouverez l’entretien complet en cliquant ici.

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Tu dominais l’an dernier, mais cette année, avec Dylan Ferrandis et Justin Cooper, ça semble différent.

L’an dernier, personne n’avait la même vitesse pure dans la catégorie. Je crois que j’avais un avantage sur tout le monde dans ce domaine là. Si je devais taper du poing en début de course, je pouvais le faire et partir devant. C’est plus compliqué cette année avec Dylan Ferrandis car on est plutôt similaire en terme de vitesse. On est capable de rouler très vite, et on est tous les deux en forme, donc il est coriace cette année. L’an dernier, je pouvais m’échapper, et les autres ne pouvaient pas me rattraper, alors que cette année, distancer Dylan Ferrandis, c’est assez compliqué car il est très rapide. Cette année, c’est différent de l’an dernier.

Est-ce que tu étudies Dylan pour connaître ses points faibles ?

Je fais ça avec presque tout le monde, mais pour l’heure, il est mon plus sérieux adversaire. C’est lui et Justin. Je les connais assez bien pour dire que je sais où je suis plus fort qu’eux, et où ils sont plus forts que moi. J’étudie leur façon de piloter. On en parle quand on regarde les vidéos. […] Les pilotes 450 ont un avantage dans un sens, car ils roulent contre les mêmes gars chaque weekend. Ils savent que Ken Roczen va être fort en début de course, mais qu’Eli Tomac ne va pas être fatigué et sera très fort en fin de course. Ça, ils le savent. Moi, je n’ai pas roulé contre Dylan Ferrandis depuis un an et il s’est vraiment amélioré depuis la dernière fois que je l’ai affronté.

Approches-tu les courses d’une façon différente cette année ?

Il n’est pas bon de rouler en pensant à ses blessures. Cette année, je n’ai pas autant chuté que l’an dernier lors des essais. Tout le monde doit passer par là. Il faut trouver sa zone de confort, et pour ça, soit tu tombes soit tu te fais battre. Si tu tombes, c’est que tu roules au-dessus de tes pompes, si tu te fais battre, c’est que tu ne roules pas assez fort. Il faut trouver ce compromis, celui où tu ne tombes pas, mais où tu vas encore assez vite pour monter sur le podium et remporter des finales. J’ai trouvé le bon compromis, celui où je suis encore assez rapide, mais aussi un peu plus régulier. Ricky Carmichael et James Stewart sont passés par là. Il faut tomber pour apprendre, et il faut juste que je lève un peu le pied. Je pense que j’ai trouvé cet équilibre.

Qu’est-ce que tu penses du fait de rouler en Motocross avant de finir la saison de Supercross ?

Ça me va. J’aimerais qu’on puisse rouler. Je ne suis pas encore hors du coup pour le championnat de Supercross donc je veux rouler. Je veux pouvoir prétendre à ce championnat, et si on ne roule plus, je n’ai aucune chance. Du moment qu’on roule, peu importe pour moi. S’ils trouvent un champ et construisent un terrain de Supercross dessus, ça me va. Ce n’est même pas du ressort de l’AMA ou de la FELD à cette heure-ci; c’est du ressort du gouvernement. Rien ne me surprendrait. Ils pourraient très bien nous dire qu’on attaque l’outdoor et qu’une semaine sur deux, on roule en Supercross, et je ne serais pas surpris. Je ne sais pas ce qu’il va se passer et je pense que personne ne le sait.

Qu’est-ce que tu penses du passage en catégorie 450 ?

Je pense que plus tu passes de temps en catégorie 250, plus tu seras préparé à monter en 450. Mais quand une opportunité de rouler en 450 se présente, tu ne veux pas la refuser car les guidons d’usines en 450 sont très difficiles à décrocher. Il y a bien moins de places qu’en catégorie 250. Je veux rouler autant que possible en 250, jusqu’à ce que je sois prêt à passer en 450, mais je pense que je n’en suis pas loin. Je pense que j’ai bien mûri depuis que je suis arrivé en tant que rookie, Robbie [Reynard] et tous les membres de mon équipe auront leur mot à dire là dessus.

Avec le peu de guidons en 450, monteras-tu si l’opportunité se présente ?

Pour certains, si une opportunité se présente il faut la saisir. Peu importe l’équipe; si vous vous battez pour pouvoir continuer à rouler, vous devez la saisir. Toutes les motos sont compétitives pour l’heure. Il se peut que vous jugiez certaines motos meilleures que d’autres, dans les deux catégories, mais elles sont toutes  compétitives. Si tu as de la chance d’être un pilote qui reçoit plusieurs offres, tu peux choisir, mais si tu es dans la position où tu ne reçois qu’une seule offre, tu te dois de la prendre.

Images: Octopi / Kawasaki


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