USA

Bernard Kerr “Ils ont trouvé toutes les excuses possibles pour m’empêcher de rouler”

Finalement, Bernard Kerr n’a pas été autorisé à prendre part à l’ouverture du championnat de Supercross US à Anaheim 1.

C’était la petite attraction de ce début de championnat. Bernard Kerr, largement reconnu dans le milieu du vélo de descente, comptait bien honorer un pari fait trois années plus tôt, celui de tenter la qualification pour un Supercross US.

Malheureusement, au dernier moment et après des mois de préparation, Bernard Kerr s’est vu interdire de prendre part à la soirée d’Anaheim 1 et visiblement, l’AMA n’a jamais eu l’intention de laisser Bernard rouler à Anaheim 1.

Lors de mon entretien avec Bernard Kerr, j’avais demandé à l’intéressé pourquoi lui n’était pas obligé de passer par la catégorie Supercross Future (anciennement, l’Arenacross) afin de décrocher sa licence professionnelle. Ce dernier m’avait assuré que l’obtention d’une licence FIM suffisait.

Une belle déception pour le Britannique comme pour les fans.

Pssst ! l'article continue ci-dessous :)

Bernard Kerr

“Les problèmes ont commencé vers le décembre 12. Techniquement, tu ne peux pas prendre ta licence FIM pour 2020 avant cette période-là car les tarifs ne sont pas à jour pour la nouvelle année, donc il a fallu attendre.

La fédération Britannique de Motocross, l’ACU, m’a un peu laissé dans le flou avant de finalement me renvoyer vers l’AMA. Du coup, je devais désormais obtenir une licence AMA alors que j’avais fait toutes les démarches pour obtenir une licence FIM avec l’aide l’ACU. Ça a commencé à se compliquer, je l’ai dit à l’AMA, ils m’ont dit d’envoyer des papiers à une adresse email, qui n’était finalement pas la bonne. Quand ils ont finalement reçu les papiers, évidemment, l’AMA a refusé de me donner ma licence car ils ne savaient pas du tout qui j’étais.

De là, l’AMA a appelé l’ACU, je ne sais pas exactement qui a parlé à qui, mais d’un coup, plus de nouvelles. Je ne savais pas quoi faire alors j’ai appelé l’ACU pour savoir si je pouvais avoir ma licence. Ils m’ont dit que je devais voir ça avec l’AMA, mais je leur ai répondu qu’il me fallait une licence FIM pour pouvoir participer à la course.

De là, ils m’ont demandé de leur montrer mes résultats en course, je n’en avais pas vraiment car je n’avais fait que deux courses locales en Angleterre, une que j’avais gagné, une où j’avais terminé second, je me doutais bien qu’il s’en ficherait, et c’était le cas.

La fédération Britannique (ACU) a été vraiment mauvaise, la nana au téléphone s’énervait, elle m’engueulait, pourtant, j’étais en contact avec eux depuis 2 mois par e-mail pour obtenir ma licence, j’avais suivi tout le processus pour l’obtenir, j’avais passé mes examens médicaux, etc. Pourtant, au début, ils m’aidaient bien, ils m’envoyaient les documents, les informations, et moi de mon côté, j’ai été vraiment clair par rapport à ma situation : Que je n’avais jamais pris part à une compétition, quelle course je voulais faire, pourquoi j’avais besoin d’une licence.

Ils ont fini par me fermer la porte au nez et m’ont dit de voir ça avec l’AMA car ils refusaient de me délivrer une licence FIM ; on était le 20 décembre.

Je ne pensais pas que j’aurais eu besoin d’une licence AMA, je ne savais même pas que l’ACU avait clos mon dossier.

La pub' permet de rester indépendant, et gratuit !

En quelques jours, tout s’est embrouillé entre l’ACU et l’AMA et tout le monde me refusait une licence. Heureusement pour moi, j’ai été en Irlande pour m’entraîner récemment et j’ai un très bon ami à moi là-bas, Graeme Irwin, et il m’a aidé à obtenir ma licence via la fédération Irlandaise. J’avais parlé à Kevin Crowther, le directeur de course de l’AMA, au téléphone, il était vraiment cool, on a bien discuté, et il m’a assuré que si j’obtenais une licence FIM, il me laisserait rouler à Anaheim.

J’obtiens donc une licence FIM via le biais de la fédération Irlandaise. Une semaine plus tard, nous voilà au nouvel an, aucune réponse de la part de personne. J’avais tout envoyé à l’AMA, ma licence, mon formulaire d’engagement, mon paiement, absolument tout ce qu’ils m’avaient demandé.

Le mercredi avant Anaheim 1, je reçois un email de Kevin Crowther qui me dit que je ne pourrais pas rouler, de là, plus aucune nouvelle, et personne ne répondait au téléphone. Je décide de me pointer au stadium le jeudi. Je suis resté planté là pendant 5 heures avant de me faire recevoir par Mike Pelletier – Manager à l’AMA – John Gallagher – directeur de course Monster Energy – et Kevin Crowther au téléphone.

John Gallagher est un mec plutôt nerveux. Les autres me refusaient aussi la participation, mais ils gardaient leur sang-froid. Ce qui m’ennuyait, c’était que Kevin m’avait dit mot pour mot que si j’obtenais une licence FIM je pourrais rouler et il n’a pas tenu parole. Je n’aurais pas dépensé 200$ supplémentaire, je ne me serais pas couché toutes les nuits à une heure du matin pour envoyer tous les bons formulaires en temps et en heure, je n’aurais pas été passé un nouvel examen médical, et tout le reste, si j’avais su.

Ils m’ont proposé de rouler dans la catégorie Supercross Futures, voire de rouler en Angleterre pour prouver que j’étais capable de rouler, je leur ai répondu qu’entre rouler en Motocross en Angleterre et faire une épreuve de Supercross aux USA, il y avait un monde, et que ça ne voudrait rien dire … Rien n’est comparable au Supercross.

Ils ne me l’ont pas dit, mais je sais qu’ils ont appelé Weston Peick – avec qui j’ai roulé – pour savoir ce que je valais, et après coup, ils ont essayé de trouver toutes les excuses possibles pour m’empêcher de rouler à Anaheim 1.

Ça craint, on a passé beaucoup de temps, dépensé beaucoup d’argent, Jeremy Mc Grath s’est beaucoup investi, Weston s’est investi, m’a aidé aussi, Fly Racing, beaucoup de gens m’ont aidé, tout ça pour me faire fermer la porte au nez comme un malpropre.

J’ai regardé la qualification du groupe C, je ne dis pas que j’aurais tout démonté, mais j’aurais eu ma place parmi ces mecs-là….”


Retour