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Fredrik Noren “Je suis le mécanicien, le pilote, le chauffeur…”

Un van, une caravane, deux motos et du top 10.

Le quotidien du Suédois Fredrik Noren en ferait rêver plus d’un d’entre vous. Au volant de son van et accompagné de sa petite famille, Fredrik Noren sillonne les routes en se rendant d’épreuve en épreuve afin de vivre le rêve à l’américaine en participant au championnat national de Motocross – tractant au passage une caravane: lieu de vie de la famille Noren.

C’est en 2011 que Fredrik Noren fait ses premières apparitions aux USA sur le championnat National. Autant dire que Fredrik n’en est plus à son coup d’essai et en aura impressionné plus d’un au guidon de sa 450 au fil des saisons avec les petits moyens dont il dispose.

Cette année, Fredrik est de retour sur les routes et porte – une nouvelle fois – de nombreuses casquettes: celle de pilote, de mécanicien, de chauffeur et désormais, celle de papa d’une petite fille, Jolie.

Avec les moyens du bord, Fredrik rivalise avec les grosses pointes du motocross US. Il est actuellement 13ème du classement provisoire 450. Difficile de ne pas être fan du garçon à la lecture de cette interview réalisée par RacerX (voir l’article original)

Où est-ce que tu es actuellement ?

On est sur la route, toujours dans le Colorado, je crois. On est en chemin pour aller chez Peer Brothers dans le Kansas – c’est un de mes sponsors, de bons amis, ils m’aident depuis quelques années.

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Notre van a eu un problème lors de la course donc on l’a déposé dans un garage. On l’a récupéré hier.

Tu as toujours le van jaune ou tu t’en es pris un nouveau ? Dans quoi tu roules maintenant ?

En fait, j’ai vendu le van jaune. J’ai eu deux vans jaunes dans ma carrière. Le premier van, on l’a vendu à un jeune Brésilien qui roule sur les courses amateurs en Californie. Puis on a acheté un autre van jaune, plus récent, a l’époque. C’est Cody Williamson qui a racheté celui-là.

L’an dernier juste avant Loretta on a acheté un van blanc, normal, c’est un Duramax diesel. Il n’est plus jaune, malheureusement.

Vous viviez en camper aussi, c’est toujours le cas ?

Ouais, on vit toujours comme ça. On louait une maison en Californie en 2015 et 2016 il me semble. C’était vraiment très cher, donc on a réfléchi à ce qu’on pouvait faire d’autre et ma femme Amy a eu la bonne idée de prendre un camper. C’est notre troisième année maintenant !

Ça marche plutôt bien et aussi avec notre bébé car on a assez de place dedans. Il y aura un moment où je pense qu’il faudra changer de camper car ou trouver quelque chose d’autre. Pour l’instant, on vit comme ça ! Maintenant, c’est direction la côte Est, on est en chemin !

Vu que tu en parles, quel est le plan pour cet été, faire les deux épreuves du championnat national ?

En effet, le plan c’est d’essayer de faire les 12 épreuves. On continuera aussi longtemps qu’on pourra se le permettre. J’adore rouler. Je me sens vraiment bien en ce moment, sur la moto et hors de la moto. Je suis prêt à faire de belles manches, je sais que je peux bien faire. J’ai signé de bons tours chronos le weekend dernier. Le Colorado c’était un peu compliqué, trop d’erreurs, mais mes temps chronos étaient plutôt bons. Je vais essayer de continuer comme ça

Tu es 13ème au classement pour l’instant. T’as tout défoncé à Fox Raceway, 9-9. Parle nous de Pala un petit peu.

Pala s’est vraiment bien déroulé, évidemment puisque je fais 9-9 pour a 9ème place de la journée. On a fait des changements de suspension drastiques après Hangtown pour Pala, pour être un peu plus à l’aise sur la moto. J’ai eu une bonne semaine d’entraînement, une bonne semaine en général. Je suis arrivé à Pala le vendredi, j’ai pris mon temps, je me suis installé, je me sentais vraiment bien.

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Le weekend a bien débuté, je me suis senti à l’aise dès les essais et les chronos. Je réalise de bons départs, ça aide forcément. Par contre, j’étais un peu lent dans le premier tour lors des deux manches à Pala. J’ai dû revenir un peu à travers les pilotes durant la manche, mais je me sentais vraiment bien. Je me suis bien battu avec Justin Barcia en seconde manche. On s’est passé à quelques reprises, c’était vraiment cool. J’espère que je pourrais continuer dans ce sens sur la côte Est.

La moto est vraiment bien réglée, on a préparé de bonnes suspensions, on est paré niveau réglages. La Honda 2019 est géniale. C’est juste une moto d’origine avec un pot FMF, un embrayage Hinson. Jamie à Twised Development a fait le mapping de la moto pour moi. On est au point et j’en suis content.

J’ai entendu dire que tu roulais sur une moto pratiquement d’origine. Je sais que durant l’hiver tu étais soutenu par Phoenix Racing, c’est toujours le cas cet été ou tu es seul à te débrouiller ?

Pour l’instant, on se débrouille tout seuls. Phoenix Racing c’est un bon programme mais malheureusement nous n’avons pas pu continuer pour l’outdoor avec eux. On verra ce qu’il adviendra dans le futur. Pour l’instant je suis tout seul et je reçois de l’aide de Honda et évidemment les pièces de mes sponsors. On a aussi quelques autres sponsors pour nous aider financièrement. C’est plutôt cool.

L’entreprise de barbecue Butchy’s BBQ s’est joint à nous et c’est cool d’avoir ce genre d’entreprise pour te soutenir. Je n’ai jamais eu ça auparavant, donc j’étais super content. Andy de Sustainable Oil Fuel Services aide aussi beaucoup. Pour l’instant, tout se déroule bien et je pense que tout ira bien sur la côte Est. J’aime beaucoup les circuits là-bas en plus.

Tu as un enfant avec toi. Beaucoup de pilotes sont pères, mais vous, vous vivez sur la route et vous vous occupez de votre enfant. Parle nous un peu du défi que ça représente et de la vie de parents sur la route.

J’ai une femme formidable, Amy. Elle en fait énormément pour notre enfant et ça me facilite beaucoup les choses, elle en fait énormément pour moi aussi. La mère d’Amy nous laisse utiliser sa caravane pour qu’on soit bien équipé lors des courses par exemple. On a une cuisine, la climatisation, on dort sur le circuit et tout ça.

On est sur la route, mais on vit au jour le jour. Notre organisation est plutôt bonne mais c’est un défi. Je suis le mécanicien, le pilote, le chauffeur et tout le reste. C’est un défi, mais ça en vaut la peine, je ne serais pas un pilote pour toujours.

C’est cool d’avoir une caravane car je ne pense pas que vous dormiriez si bien en van avec un enfant.

Non, c’est clair [rires]. Çà facilite les choses. On prend plus de temps à se rendre à certains endroits. Mon van est limité à 110 km/h donc je ne peux pas aller très vite de toute façon. Quand on s’arrête, on a notre lit avec nous, il faut le voir comme ça. On n’a pas besoin de tout remballer chaque semaine.

C’est drôle, c’est différent. On n’avait jamais fait de camping sur le circuit avant. C’est drôle d’être bloqué dans le Colorado aussi, du coup on a pu aller faire du vélo et se promener un peu aussi.

Que s’est-il passé avec le van ? Tu pars tout juste du Colorado là ?

On est parti il y a 2 ou 3 heures. On était en route pour le Colorado et on a eu un message sur le tableau de bord qui concernait l’échappement. On était sur la route, on essayait de trouver des réponses sur Google et les gens nous disaient “il faut aller au garage”.

J’ai une prise diagnostic donc on a pu vérifier les erreurs. Il y avait quelque chose qui n’allait pas avec le système d’échappement diesel. Ce n’est pas qu’on ne pouvait pas rouler, mais on était limité en terme de vitesse.

Ce qui n’est pas idéal dans les montagnes.

C’est sur. Au début on était limité à 100km/h. On était assez proche d’arriver donc au lieu de rouler à 110 km/h, on roulait à 90kmh/h. Dès qu’on est arrivé sur le circuit le vendredi, on a détaché la caravane, on a tout débarqué du van.

Amy a amené le van à un garage. Quelque chose n’allait pas avec le réservoir, les injecteurs, le diesel, bref, quelque chose ne tournait pas rond. Ils ont gardé le van durant le weekend. Ils ont tout réparé hier, donc ça s’est vraiment bien goupillé. C’était une bénédiction car en plus, c’était couvert par l’assurance. Çà allait nous coûter dans les 1.600$.

On arrive et ils nous disent “vous êtes couvert, tout va bien” et nous on était là “quoi ?”

Les vans jaunes n’avaient jamais eu de problèmes, alors, peut-être que c’est juste parce que celui-là n’est pas jaune [rires].

Donc tu étais bloqué sur le circuit ? Une fois que tout le monde est parti après l’épreuve, tu t’es entraîné ? Comment s’est déroulée ta semaine ?

Une fois les manches terminées, j’ai lavé la moto et j’ai commencé à m’en occuper. Les gars de Thunder Valley nous ont laissés passer la nuit là-bas. J’ai emprunté pas mal de tuyaux à pas mal de gens pour pouvoir remplir les réservoirs d’eau. Puis on est resté dans le coin. On a fait un peu de vélo, on s’est reposé. Hier j’ai fait le plus gros boulot sur la moto. Aujourd’hui, ils m’ont laissé rouler sur le circuit.

Maintenant, on est en route pour l’Oklahoma, ce sera notre prochain stop. On va rouler chez Robbie Reynard cette semaine avant de retourner en Caroline du sud. C’était cool, on s’est un peu posé. On ne fait pas ça souvent, juste après une course.

C’est sûr qu’il y a des endroits moins sympas que le Colorado pour tomber en panne.

C’est ce qu’on se disait, que la course au Colorado était la meilleure pour tomber en panne. On pouvait aller aux magasins en vélo et tout, ce n’était pas si grave. À Pala non plus ce n’aurait pas été trop grave car on connaît beaucoup de gens en Californie. Mais si ça t’arrive genre à Unadilla, tu te retrouves là-bas loin de tout.

Quel est ton objectif d’ici à la fin de l’année ? Qu’est-ce que serait une bonne saison pour toi ?

Je sens que je ne suis pas aussi rapide que je peux l’être. Je pense que j’ai encore de la marge et que je peux faire mieux en terme de résultat. J’aimerais beaucoup rentrer dans le top 5 avec mon petit programme de pilote privé.

Pour ce qui est du classement provisoire, je ne sais pas trop ou je me vois, mais je veux être compétitif chaque weekend et rester en bonne santé est aussi un objectif majeur. Rentrer dans le top 5 et me battre contre plus de pilotes usines c’est carrément un gros objectif pour moi.

 


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