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Jeremy Martin “J’ai dégoté un job pour rester occupé”

Des nouvelles de Jeremy Martin.

Peu de nouvelles de Jeremy Martin ces derniers temps. Le pilote Geico Honda ne roulera pas en 2019. Les vertèbres ont morflé à Muddy Creek l’an dernier et la guérison s’avère plus longue que prévue. Une seconde opération a été nécessaire en Janvier.

Depuis, Jeremy a trouvé un petit boulot à mi-temps pour s’occuper, il a récemment retiré son corset de maintien et peut commencer des activités physiques très légères. Le retour est prévu pour 2020, la route sera longue et sinueuse …

Une interview réalisée par RacerX, traduite en Français ci-dessous, retrouvez l’article original en cliquant ici

On n’a pas eu beaucoup de nouvelles dernièrement. Qu’est-ce que tu deviens ?

Je vis juste une vie normale dans le Minnesota. J’ai dû me faire opérer de nouveau le 9 Janvier pour pouvoir récupérer correctement, donc je serais à 100% dans le futur.

Après l’opération et dès que j’ai pu prendre l’avion, je suis rentré au Minnesota et depuis je travaille à mi-temps dans le shop d’un ami à moi.

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Pardon ?

Ouais, j’ai un boulot ! Un ami à moi tient un shop qui s’appelle “Vaith’s Sled and Cycle” et je travaille là-bas.

Je m’ennuie et je ne peux pas m’entraîner, je ne peux pas faire grand chose. Donc j’ai dégoté un job pour rester occupé.

Ça ressemble à quoi une journée dans la vie de Jeremy Martin ?

Je travaille, je pointe le matin, je bosse sur l’inventaire et les expéditions, je fais d’autres choses aussi, je nettoie les toilettes, je passe l’aspirateur.

Je fais ce qui a besoin d’être fait, je suis ici pour faire ce qui doit être fait.

Jeremy, tu es un double champion national. Tu le sais ?

Ouais. Je sais que je suis deux fois champion national, mais je n’ai jamais eu de vrai “job” et je voulais en avoir un, pour voir ce que c’était. J’en ai marre d’être assis à la maison.

Ça fait 8 mois que je suis blessé, je n’ai jamais été sur la touche aussi longtemps. Je suis un gars motivé et j’ai juste demandé un boulot.

 

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les vrais boulots craignent pas vrai ?

Ouais, ça m’a permis d’avoir une nouvelle appréciation pour le motocross, je ne considère plus ça comme un boulot à proprement parler.

D’un autre côté, je ne suis pas sur que les gens se rendent vraiment compte de la charge de travail que représente le fait d’être un pilote pro non plus.

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C’est sur que ça en demande beaucoup, mais soyons honnête, c’est plutôt cool et c’est une vraie dose d’adrénaline comparé à un travail qui consiste à ouvrir des boîtes, nettoyer des toilettes et aspirer le sol.

C’est excitant de rouler en motocross, et c’est super motivant de se voir progresser.

Quand les gens viennent au shop et te voient passer l ‘aspirateur, est-ce qu’ils se retournent ?

Ouais, certains se retournent [rires]

Parlons de ta guérison. Tu en es ou ?

Je me sens au mieux depuis ces 8 dernier mois, depuis que tout ça est arrivé. C’est enfin en train de fusionner correctement au niveau des vertèbres et je suis a présent autorisé à faire du vélo d’appartement à basse fréquence cardiaque pour reconstruire les bases.

Je suis vraiment faible et mou car je ne me suis pas entraîné et je suis resté assis dans le canapé.

Et parce que tu nettoyais les toilettes. Donc au niveau de ton retour en compétition, on parle de quand ?

J’aurais une visite médicale fin Mai, et si tout se passe vraiment bien je pourrais commencer à me pencher, à faire des rotations. Je serais de retour à 100% quand je m’alignerais en Supercross en 2020.

Donc pas de motocross cette année ?

Non, malheureusement non. Le dos, ce n’est pas à prendre à la légère. Je reviendrais à 100% pour pouvoir gagner des courses et être de nouveau un outsider.

T’as raison. Aucun intérêt de revenir 6 mois trop tôt si c’est pour ruiner les 10 prochaines années.

C’est ça. Le dos, ce n’est pas comme une jambe ou un bras, même si ces deux là ne sont pas à prendre à la légère non plus. C’est ta colonne vertébrale, il faut qu’elle soit forte, saine. C’est une partie clé de ton corps.

Ne pas rouler pendant autant de temps, certains voient ça comme un désavantage et d’autre voient ça comme une opportunité de revenir frais, c’est quoi ton point de vue ?

Je suis blessé depuis 8 mois. Je n’ai pas touché à une moto depuis 8 mois. Le plus long que j’ai été blessé avant, c’était 6 mois, quand j’étais un gamin en 65cc. Ça fera un an ou plus, d’ici à ce que je roule de nouveau.

Je suis super motivé. J’ai regardé toutes les courses cette année et les mecs roulent bien, mais je crois que je peux gagner.

Je ne vais pas revenir, surtout après une blessure au dos comme la mienne, pour remplir la grille de départ ou monter sur le podium.

Si je reviens, si je fournis le travail, que je prends les risques, c’est pour gagner, pour être un des meilleurs.

Tu as parlé un peu de l’ouverture d’esprit que t’a apporté ton job. Est-ce que le fait d’être éloigné des circuits t’as fait apprendre autre chose ?

Etant donné que je ne roules plus chaque week-end et que je ne suis plus impliqué de la même façon, je pense que ma vision des choses à changé sur pas mal de choses.

En ce qui concerne l’entraînement,  l’état d’esprit, ça a définitivement changé. J’ai beaucoup appris en étant blessé.

En piste, surtout en Supercross, c’était “Il faut être le plus rapide”.

Ce n’est pas nécessairement le cas. Il faut être proche du plus rapide, mais il faut aussi bien se placer. Il faut savoir faire de bons départs et éliminer les erreurs. Ce n’est pas toujours le plus rapide qui gagne. Il s’agit de pouvoir se retrouver dans les meilleures situations possibles et de tirer le meilleur parti des 17 épreuves de Supercross, si tu roules en 450.

Qu’est-ce que tu penses de la saison jusqu’ici ?

Vraiment cool à regarder. Les 450 ont pimentées le truc, le leadership a changé de main, c’était vraiment excitant. La catégorie 250 est cool aussi. Ils ont commis beaucoup d’erreurs sur la côte Est.

Adam Cianciarulo a pris son envol cette année et je pense qu’il a parfaitement réussi à se mettre dans bonnes situations, à se concentrer sur lui-même.

Les courses sont belles et ça me manque.


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