Justin Cooper va avoir du pain sur la planche.
Le pilote Star Racing Yamaha est plus qu’excité à l’idée de participer au motocross des nations ce weekend. Le sable, Justin connaît puisqu’il y a passé le plus clair de son enfance. La pression monte petit à petit et c’est compréhensible: Justin Cooper s’apprête à participer à la course la plus importante de sa carrière, seulement 2 années après son arrivée chez les pros.
Entretien avec l’Américain Justin Cooper à Assen.
Justin, tu ne sembles pas être quelqu’un qui stresse trop. Mais à l’approche des nations – la plus grosse course de l’année – est-ce que tu sens la pression qui commence à monter ?
C’est clair que c’est la plus grosse course de ma carrière jusqu’à présent. Je ne suis chez les pros que depuis deux ans. Être dans cette position – représenter mon pays – aussi tôt dans ma carrière, c’est vraiment un honneur pour moi, tu n’as pas idée.
La pression va monter, elle va venir. Est-ce qu’elle est présente pour l’instant ? Petit à petit, elle s’installe. Mais tu sais, c’est une course que je vais approcher comme les autres. Je ne peux pas faire mieux que littéralement faire de mon mieux. Je vais attaquer cette course avec la même pression que les courses aux USA. Je vais profiter de l’expérience et donner tout ce que j’ai. Je pense que si j’approche cette course comme n’importe quelle autre course, tout se déroulera bien pour moi.
@RacerX
C’est un circuit très spécial – Assen – qu’en penses-tu en le regardant, depuis la plateforme Monster ?
C’est beaucoup de sable. J’ai hâte car j’ai grandi en roulant tout le temps dans le sable en étant gamin. Je pense que le pilotage dans le sable vient naturellement pour moi. J’ai hâte de rouler sur la piste dès demain. On s’entraîne dans le sable depuis 4 ou 5 semaines et on se sent à l’aise. Tout ce qu’il nous reste à faire, c’est rouler. Je reste calme comme ça, mais je suis vraiment excité à l’idée de rouler demain, je n’en peux plus d’attendre.
Donc c’est ta toute première course en Europe si je comprends bien ?
Oui, je suis allé un peu en Suède à l’époque mais c’est la toute première fois que je viens en Europe pour rouler. Jusqu’à présent, la préparation se déroule bien. J’ai mon entraîneur Gareth Swanepoel avec moi ici et il a roulé en GP par le passé. J’ai des bons gars à mes côtés pour m’épauler. C’est un peu mon guide touristique depuis qu’on est en Europe [rires]. Non, vraiment, tout se déroule bien, on verra ce qu’on peut faire.
Je sais que Zach et Jason roulent avec l’aide d’Ice One Husqvarna, est-ce que tu as roulé avec eux ? Est-ce que vous partagez des informations ou est-ce que tu as fait les choses de ton côté ?
J’ai fait confiance à mon entraîneur pour cette préparation. C’est un peu délicat de rouler avec eux car on a un programme bien différent, différents entraîneurs, donc notre programme n’est pas le même. Un jour, c’est à Husqvarna de faire ses testings, un autre jour, c’est au tour de Yamaha. Difficile de s’aligner. On a tout de même eu l’occasion de rouler quelques fois ensemble. On a une bonne équipe, on est uni et je pense que c’est comme ça que ça doit être. C’est une course d’équipe, on n’est pas ici pour ramener un résultat personnel, même si on roule aussi pour nous, c’est surtout un effort d’équipe. Notre objectif, c’est l’équipe.
On t’a vu rouler à l’entraînement dans le sable avec Jeffrey. Est-ce que tu as tenté de suivre Jeffrey, de te mesurer à lui ? C’est le pilote le plus rapide du monde dans le sable, après tout.
En fait, on n’a pas vraiment roulé ensemble. Chaque fois que j’allais sur la piste, Jeffrey me suivait à distance. Je m’occupais de faire mes manches, mon entraînement et lui, il m’emboîtait le pas. Je pense qu’il est curieux lui aussi, il voulait voir ce que je savais faire dans le sable. C’est cool. On se respecte beaucoup. Rouler avec quelqu’un comme Jeffrey, c’est vraiment cool, j’ai beaucoup d’admiration pour lui. C’est spécial, on apprend beaucoup en regardant un Herlings rouler. On le considère comme le pilote le plus rapide dans le sable pour une bonne raison.
Je l’ai tout de même suivi quelques tours, on a eu un avant-gout de ce que ça allait être ce weekend .
Justin Cooper @Michael Antonovich
Tu as gagné en Floride, dans la chaleur, cet été. On sait que tu peux rouler dans le sable. En général, on entend beaucoup dire qu’on ne peut comparer le sable Européen au sable aux USA. Ton avis là-dessus depuis que tu es en Europe ?
Les circuits sont un peu différents. Je pense qu’ici, c’est un peu plus profond, il faut attaquer un peu plus. Ce n’est pas si différent de mon point de vue. Du sable, ça reste du sable. Je n’ai pas encore été faire le tour du circuit, je n’ai pas encore roulé sur le circuit, je ne sais pas comment ce circuit va se développer. On va aller faire un tour, on verra assez rapidement. On aura assez de temps demain pour se faire une idée du circuit. C’est un circuit très unique et c’est aussi une bonne chose car les pilotes Européens ne roulent pas dessus tous les jours. Je pense qu’ils savent à quoi s’attendre sans totalement être sûr de comment la piste va évoluer. On devra donc tous s’habituer au même circuit en même temps.
C’est une course par équipes, mais j’imagine que tu t’es quand même fixé des objectifs personnels ?
Je suis ici pour être le meilleur pilote MX2, faire ma part du boulot. Evidemment, je pense qu’on a la tâche la plus difficile car on va devoir rouler en 250 contre les 450. Du moment que je peux être le meilleur pilote MX2 et en profiter pour gagner des points sur les autres équipes au passage, je serais content. Ce sera important pour l’équipe. On est là pour viser le podium, minimum. On va tenter d’aller chercher la victoire.
@RacerX
Il paraît que tu roules avec tes réglages US en Europe ? C’est assez surprenant quand on sait que la plupart des pilotes qui viennent en Europe où vont aux USA parlent de la difficulté d’adapter leurs réglages.
On est venu avec nos réglages US, on a fait quelques ajustements pour chaque circuit mais on n’a pas vraiment effectué de gros changements. C’est les réglages avec lesquels j’ai l’habitude de rouler, ceux avec lesquels je sais rouler. Il n’y a pas de raisons de devenir parano et de tout changer. Pourquoi tout changer si on se sent à l’aise ? Je suis certain qu’on saura s’ajuster si je ne suis pas à l’aise sur la piste demain. On va simplement utiliser les réglages qu’on connaît.
Dylan vous disait en conférence de presse que vous alliez vous mesurer – et probablement vous faire doubler – par des pilotes dont vous n’avez jamais entendus parler. Est-ce que tu as suivi la saison MXGP, est-ce que tu sais qui sont les pilotes contre qui tu vas avoir à te mesurer ce weekend ?
Ben sûr, j’ai regardé presque toutes les courses cette saison. Evidemment, ce sera difficile, surtout contre les 450 qui auront un sacré avantage sur moi. Tu sais, je ne pense pas vraiment qu’un pilote que je ne connais pas puisse me doubler car je sais qui ils sont. On va s’en sortir. Tout se jouera à la fin, quand le tracé sera de plus en plus défoncé et qu’on commencera à fatiguer. On verra alors qui est en forme physique. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre honnêtement mais j’ai un plan en tête que je compte bien suivre.
@RacerX
Les USA ont remporté les nations à 22 reprises, pourtant, vous n’avez plus gagné depuis 2011, ça fait un petit bout de temps.
Difficile à dire pourquoi on ne gagne plus, on n’est pas passé loin à plusieurs reprises, ça s’est joué à quelques erreurs. En tout cas, on va tenter de ramener cette victoire pour arrêter cette succession de défaites et remonter sur la plus haute marche de podium. On est là pour ça, on fait des sacrifices dans le but de gagner ici.
Il va faire quoi Justin Cooper durant l’intersaison ?
Je vais prendre deux semaines de repos et déjà il sera l’heure de retourner à l’entraînement pour préparer le Supercross la saison prochaine. On a encore beaucoup de temps avant l’ouverture du Supercross donc on va prendre notre temps pour se préparer correctement.
