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Les anecdotes de la semaine #6

Les anecdotes de la semaine #6

En bientôt un an et demi, je ne compte plus le nombre de podcasts écoutés, le nombre d’interviews lues ou réalisées, et les histoires racontées. Chaque semaine, je vous ai partagé, sur la page facebook du site, les anecdotes les plus croustillantes que j’ai pu dégoter, et autant vous dire que ça en fait un bon paquet depuis le temps.

Puisque les anecdotes ont toujours rencontrées un franc succès, j’ai décidé de toutes les retrouver et de toutes les rassembler afin de pouvoir vous les proposer dans un nouveau format, en attendant le retour des compétitions sportives. 5 (6 cette fois, c’est cadeau !) anecdotes par semaine, de quoi passer quelques minutes de sa journée à lire – ou relire pour les retardataires – quelques courtes histoires, et autres citations en tout genre …

Jérémy Albrecht – À propos de James Stewart

“Au départ, je n’étais pas vraiment pour le fait de signer James Stewart chez JGR Yamaha, d’expérience, je sais à quel point un top pilote peut détruire une équipe. Dernièrement, on a eu Chad Reed avec nous, c’est un mec super, mais tu sais, on a entendu des histoires avec lui …
 
Quand tu signes un top pilote, ça coûte beaucoup plus cher que d’engager un pilote moins rapide qui peut tout de même gagner.
 
J’aurais aimé que le fait d’engager un top pilote rapporte plus d’argent via les sponsors, mais ce n’est pas le cas.
 
Quand on a engagé James Stewart, ça nous a peut-être rapporté 20.000$ en contrat de sponsors en plus, mais ça nous a coûté tellement plus d’argent au final.
 
Ça n’a aucun sens, les sponsors nous disent “On vous aurait donné 5.000$ en plus si vous aviez engagé ce pilote”, mais on en dépense bien plus que ça pour l’engager.
 

Quand James Stewart a quitté l’équipe, certains sponsors ont essayé de renégocier leurs contrats à la baisse parce qu’il n’était plus là….

Notre meilleure année financièrement parlant, c’était avec Justin Brayton et Josh Grant.”

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Harri Kullas – Kegums MXGP 2019

Harri Kullas a été bien malchanceux à Kegums; L’Estonien n’a pas pu finir une seule des manches en Lettonie. La cause ? Des pannes d’essence à répétition.

Pourtant, Harri avait prévu le coup et avait équipé sa CRF d’un réservoir plus conséquent, le même qu’utilisé lors du GP de Valkenswaard quelques mois plus tôt.

Alors qu’il était dans les points à deux reprises, Harri est tombé en rad’ dans le dernier tour … lors des deux manches.

Après un premier abandon en première manche, Harri a tenté de préserver le précieux fluide dans les derniers tours de la seconde manche afin de s’assurer de rallier l’arrivée.

Problème, Tim Gajser a passé la ligne d’arrivée quelques secondes avant la fin du temps réglementaire. C’est donc reparti pour un tour supplémentaire pour tout le monde, un tour de plus qu’en première manche, et un nouveau tour de trop pour Harri Kullas qui se retrouve en panne sèche, pour la seconde fois de la journée, dans le dernier tour, contraint de pousser sa moto jusqu’aux paddocks …

Un beau zéro pointé.

Sherwood MX Nationals 2019 Report

Mitch Payton, se rappelle d’Arnaud Tonus – PulpMX Show#389

“Arnaud Tonus était très talentueux. À l’époque, d’autres équipes le voulaient et on a eu la chance de pouvoir l’avoir avec nous chez Pro Circuit en 2015 et 2016.

Quand il est arrivé ici, lors de son tout premier Supercross, si mes souvenirs sont bons, il était en haut du tableau dès les premiers essais. Tout le monde nous avait dit qu’Arnaud ne pourrait jamais rouler en Supercross. Pourtant, il était incroyable.

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En finale un soir, il a pris un mauvais départ, il passe troisième, puis second, et d’un coup, sans raison, il ralentit et perd des positions. Il revient au camion et on lui demande ce qu’il s’est passé et il était à moitié endormi.

On ne comprenait pas, on cherchait ce qu’il se passait, on ne savait pas si c’était dû à du surentraînement, à un problème avec la nourriture car il venait d’Europe et après 3 courses, on a enfin su qu’il avait le syndrome d’Epstein Barr et le pauvre a dû faire avec.

Entre ça et les blessures, ça a vraiment ruiné ses chances ici. Je ne pouvais pas prendre le risque de le signer pour une année supplémentaire.

Il avait largement les capacités, les compétences, c’était un pilote très talentueux qui a traversé beaucoup d’épreuves.

Je crois qu’il s’est fait opérer des deux épaules l’an dernier, je suis content de voir où il en est aujourd’hui, il défonce, il est super.”

Fin 2014 et après 2 années ternies par les blessures, Arnaud Tonus – 23 ans – se voit contraint et forcé de monter en catégorie MXGP. Arnaud décide alors de s’envoler pour deux années aux USA où il roulera pour Kawasaki Pro Circuit. Il reviendra en MXGP en 2017.

ARNAUD TONUS - Pro Circuit, Monster Energy Kawasaki Signed Jersey ...

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Håkan Carlqvist teste une YZM en 1981

Håkan Carlqvist, si ce nom vous est familier, vous êtes plutôt de la vieille école.

Champion du monde 250cc en 1979 et 500cc en 1983, le Suédois – décédé en 2017 – est resté dans les mémoires pour son franc-parler et son arrêt en pleine course à Namur en 1988.

Lors de ce GP de Namur, Carlqvist, très largement en tête de la manche, prend le temps de s’arrêter pour boire la bière tendue par un spectateur avant de repartir et s’imposer devant une foule en délire – Stefan Everts imitera le Suédois des années plus tard pour lui rendre hommage.

En 1981, Håkan Carlqvist est invité à tester une YZM à refroidissement liquide. Exaspéré et jugeant cette moto trop peu performante, Håkan s’empare d’une pelle et commence à creuser un trou en pleine séance d’essais pour enterrer le prototype.

“C’est une merde, et c’est ce qu’on fait avec une merde” avait-il déclaré.

Håkan Carlqvist - Alchetron, The Free Social Encyclopedia

Ricky Carmichael, à propos de Chad Reed, James Stewart & Jeremy McGrath

“Chad Reed était un de mes plus sérieux concurrents. Il était très difficile à battre car il allait assez vite pour t’obliger à rouler en dehors de ta zone de confort et il n’avait pas vraiment de points faibles. Il était toujours très régulier et tu savais que quoi qu’il arrive, tu allais te battre avec lui – il allait toujours rouler devant.

Il était aussi très bon quand il s’agissait de regarder tes trajectoires et imprimer ton rythme quand il était derrière toi, il était capable de faire les ajustements et profiter des occasions en s’adaptant à ta vitesse. […]

Si on parle de vitesse pure, évidemment, James Stewart. C’était impossible d’aller aussi vite que lui. Mon objectif n’a jamais été d’être aussi rapide que James, mais d’essayer de le garder en ligne car je savais que James était le genre de pilote qui ne tenait jamais toutes les courses d’un championnat […]

McGrath était très bon mais je sentais qu’en 2001 – après avoir gagné mon premier championnat de Supercross – j’étais seul dans ma ligue.

Je ne veux pas lui manquer de respect, mais je sentais qu’il ne pouvait pas suivre mon rythme. Il aurait dû prendre des risques qu’il ne voulait pas prendre pour y arriver.

McGrath n’a pas été aussi difficile à battre que je le pensais. […]”

Jeremy McGrath Wallpapers - Wallpaper Cave

Chris Wheeler, ancien pilote professionnel et manager des sports chez Suzuki Racing. SwapMotoLive

“Pendant la saison de Supercross 2000, un mec est venu nous voir dans les paddocks et s’est présenté comme un promoteur au Mexique. Il voulait que quelques pilotes viennent rouler sur un de ses Supercross.

Andy Harrington et moi avons décidé d’y aller. On vivait à San Diego donc on n’était pas loin de la frontière. C’était à 10 heures de route, mais on n’est pas passé par Tijuana, on est passé au niveau de la frontière avec l’Arizona.
Moi, j’étais malade avant le voyage, mais on a quand même décidé d’y aller […]

Le promoteur conduisait, moi, j’étais de plus en plus malade donc le type m’emmène dans une pharmacie, m’achète des seringues et de la pénicilline, puis on va chez le docteur en face et il m’injecte le produit. Chez le médecin, le sol, c’était de la terre, je ne sais même pas ce qu’il m’est passé par la tête [rires], mais j’étais tellement malade qu’il me fallait quelque chose.

Andy et moi, on ne voulait pas se blesser, donc on a conclu un marché, on finirait 1er et 2nd et on se partagerait la prime avant de partir […]

Quand l’heure de nous payer est arrivée, on pensait qu’on allait se faire voler, ils ne voulaient pas nous payer à moins qu’on aille dans une chambre d’hôtel, donc on était un peu nerveux, mais ils nous ont finalement payé. On voulait partir directement mais le promoteur voulait rester, faire la fête …

On est parti le lendemain matin à la première heure mais on s’est retrouvé bloqué sur la route. C’était moi qui conduisais cette fois car le promoteur ne voulait pas partir et il n’arrêtait pas de se plaindre, donc j’avais offert de conduire sur le chemin du retour.

Donc on attendait, le trafic était bloqué, je passe ma tête par la fenêtre pour voir ce qu’il se passe et je vois un mec sortir d’une voiture devant et traîner un corps au milieu de la route. C’était pour ça que le trafic était bloqué […]

On arrive à un point de contrôle et je te jure, c’était des gamins de 16 ans qui portaient des AK-47 qui tenaient le point. Ils parlaient espagnol donc je ne comprenais pas, le promoteur me dit de me garer sur le côté, dans le noir, « Uh-oh »…. J’avais 22 ou 23 ans à l’époque et j’étais naïf […]

Il fallait que je paye les mecs, ils ont regardé nos papiers et nous ont dit que les dates étaient fausses et qu’ils allaient devoir garder nos motos…. Je lui ai payé quelques centaines de dollars et on est reparti.

Dit toi, j’avais roulé la nuit d’avant, je m’étais levé tôt, je devais conduire toute la nuit car Andy était malade et l’autre mec ne voulait pas conduire. Je vivais un cauchemar, il faisait nuit, les lumières au bord de route étaient à chier et j’ai percuté un panneau de déviation. Le truc, c’est que la route s’était écroulée, et moi, j’ai emprunté cette route à 100km/h. On a rebondi dans tous les sens, les motos se sont envolées à l’arrière, c’était le bordel. Le promoteur était furax contre moi donc il a conduit le reste de la route jusqu’à la maison.

Durant ce trip, j’ai pensé plusieurs fois « c’est fini. Soit je me fais voler, soit je reste coincé ici, soit on se fait voler nos motos »

Inutile de te dire qu’on n’est jamais retourné au Mexique.”


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