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Petar Petrov “En MXGP, je dois me contenter de la 15ème position”

 Lumière sur le Bulgare Petar Petrov.

Tout n’est pas rose pour Petar Petrov – 25 ans – qui connaît quelques galères depuis sa montée en catégorie reine.

Pourtant, il y a quelques années, Petar jouait les podiums de grand prix au guidon de la Kawasaki Monster Energy aux côtés d’un certain Dylan Ferrandis.

Si l’époque de Petar sur la Kawasaki commence à dater, lui n’a certainement pas oublié qu’il était, fût un temps, un des outsiders du championnat du monde MX2.

Désormais au sein de l’équipe North Europe racing KTM, Petar a roulé dans le sable du Touquet en début d’année, décrochant la 6ème position avec moins de 10 jours de préparation dans les bras.

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Petar est actuellement 25ème du classement MXGP (23-22-22, en ayant manqué l’Argentine).

J’ai pu discuter avec Petar lors de l’Inter de Thomer la Sôgne et nous sommes revenu sur son Enduropale du Touquet, sur les courses de sable, sur sa préparation au mondial et sur le challenge que représente la montée en catégorie MXGP.

Le fichier audio original de l’entretien est à retrouver en bas de l’article.

Peter, tu fais le 11ème temps au chrono, comment tu te sens aujourd’hui sur le circuit et qu’est-ce qu’il va falloir faire pour obtenir de bons résultats ?

Le circuit est plutôt petit et étroit, mais c’est fun, c’est cool d’être ici, c’est la première fois pour moi.

J’ai pris un peu de temps pour m’habituer au circuit, c’est assez différent des circuits de GP, c’est vraiment petit. J’apprécie quand même.

Il va falloir prendre de bons départs et se faire plaisir. Essayer de ne pas prendre trop de risques et ne pas tomber.

J’aimerais revenir un peu dans le temps, en février dernier tu as roulé au Touquet, tu termines 6ème. Ta première fois au Touquet, tu peux nous dire comment c’était de rouler cette course française de renom ? Ça devait être dingue.

Ouais, c’était vraiment fou je dois l’avouer.

Mon plan a toujours été de me concentrer sur les grands prix, mais l’opportunité s’est présentée, j’ai toujours voulu rouler au Touquet. Du coup je me suis dit Ok, c’est parti.

Je l’ai roulé pour le fun, je ne me suis pas préparé pour jouer la gagne ou même le podium.

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10 jours avant l’épreuve, je me préparais encore pour les GP et j’étais en Espagne donc j’y suis allé pour voir comment c’était.

Mais dans le futur, j’aimerais vraiment pouvoir le faire et me battre pour la victoire en me préparant correctement comme le font les autres pilotes.

@MxJuly

J’imagine que certains pilotes se préparent toute l’année et finissent 10ème ou 11ème et toi, tu finis 6ème sans te préparer, c’est carrément bon ça. Tu travailles avec Arnaud (Demeester), il a gagné le Touquet plusieurs fois, quel genre de conseils t’a-t-il donné avant la course ?

Arnaud était top, j’ai appris beaucoup de lui en fait. Surtout aux niveaux des trajectoires, c’est vraiment un autre monde. Ça m’a pris du temps de m’y habituer, mais ensuite je me suis fait plaisir.

Juste ces 3 heures … La dernière heure était très longue pour moi, surtout parce que je ne m’étais pas préparé correctement. La vitesse est vraiment différente, tu n’attaques pas comme un dingue comme en GP.

Je crois que j’étais 3 ou 4 à un moment dans la course, mais on a eu un problème lors d’un stop aux stands, et lors de la dernière heure j’étais complètement grillé et je roulais en pilotage automatique.

C’était vraiment une expérience au top, c’est clair que ce ne sera pas ma dernière fois au Touquet, c’était spécial. Je comprends pourquoi cette course est une des plus grosses du monde.

Tu as fait quelques courses de sable dernièrement, quel impact penses-tu que ces courses ont eu sur ta préparation pour les GP en terme d’intensité ? C’est compliqué de retourner sur les circuits et d’avoir cette intensité dès le début de la course ?

En terme d’intensité je galérais un petit peu, surtout lors des 3 premiers GP, même encore maintenant on essaye de travailler sur la vitesse, car c’est vraiment différent l’intensité en GP.

La catégorie MXGP est vraiment relevée, il faut attaquer comme un dingue pour être 15ème, donc il faut beaucoup bosser sur l’intensité, ça a pas mal interféré avec ma préparation aux grands prix, mais c’était fun, une bonne expérience, quelque chose de différent pour moi, donc c’était aussi du positif.

@MxJuly

L’an dernier en MXGP tu roulais pour l’équipe Honda Assomotor, une saison un peu compliquée pour toi, tu te blesses, maintenant il est l’heure de repartir à zéro, comment approches-tu cette année, c’est quoi tes objectifs ?

Après avoir roulé en MX2 sur une Kawasaki usine, j’ai dû monter en 450. C’était une grosse galère pour moi. Je ne me sentais pas à l’aise sur la moto, c’était un gros problème. On a eu beaucoup de petites blessures qui nous ont beaucoup handicapées.

Les deux dernières années ont été compliquées pour moi. Cette année, on essaye de repartir du bon pied, de rester régulier, et de ne rien faire de stupide.

On va essayer de rester en bonne santé, ça va prendre du temps de se reconstruire évidemment, car ce ne sera pas fait en un jour.

Pour l’instant c’est cool, on s’améliore, on va dans la bonne direction.

En MX2, comme tu l’as dit, tu roulais pour Kawasaki, tu te bâtais devant presque chaque week-end, maintenant tu es en MXGP et c’est un peu plus dur, est-ce que ça joue mentalement de ne plus être aux avant-postes à présent ?

Ouais, tu l’as dit, en MX2 si je finissais 6ème ou 7ème c’était un mauvais week-end. C’était frustrant de ne pas être sur le podium. Maintenant, je dois me contenter avec une 15ème position en MXGP …

La catégorie est vraiment très relevée, il doit y avoir je ne sais pas, 25 pilotes qui sont déjà montés sur le podium et 20 pilotes qui ont déjà gagné un GP, donc c’est spécial le MXGP.

C’est comme ça, on continue de se battre, mentalement ce n’est pas simple.

Je sens qu’on va dans la bonne direction. On espère pouvoir se retrouver proche du top 10 rapidement.

@MxJuly

Dernière question, tu as un break de 4 ou 5 semaines. As-tu trouvé un point faible sur lequel il fallait que tu bosses avant Mantova où les prochaines courses ?

Ouais, on doit travailler sur mes départs parce que je sens que ma vitesse n’est pas mal en ce moment. Dernièrement, j’avais la vitesse pour rouler aux alentours de la 10ème position mais mes départs sont horribles donc il faut travailler dessus.

Il faut aussi bosser sur l’intensité, comme je l’ai dit après le Touquet et ces courses de sable, c’était dur d’avoir l’intensité.

On va travailler sur ça, on utilise ces petites courses pour essayer de s’améliorer, et aussi s’amuser, parce que s’entraîner à la longue ça peut devenir frustrant.

On essaye de prendre du plaisir, de s’amuser un peu lors de ces courses, il y a beaucoup de fans, des gens sympas, c’est vraiment cool d’être ici.

@Morgane Piix Photographie


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