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Ricky Carmichael “En 2003, Chad Reed m’a pris au dépourvu”

Ricky Carmichael “En 2003, Chad Reed m’a pris au dépourvu”

L’un détient 16 titres AMA et se fait appeler le G.O.A.T, l’autre détient 4 titres AMA et s’apprête à mettre un terme à une carrière sportive qui dure depuis plus de 20 ans. Leigh Diffey s’est entretenu avec Ricky Carmichael et Chad Reed pendant le confinement pour le compte de NBC Sports afin d’évoquer la rivalité entre les deux pilotes pendant leurs plus belles années dans le sport. Carmichael ne tarie pas d’éloges à propos à Chad Reed, de deux ans son cadet. Pourtant, voilà déjà 13 ans que Carmichael a mis un terme à sa carrière professionnelle, et autant d’années que l’Australien continue a écumer les compétitions AMA …

Ricky Carmichael

Il y a beaucoup de respect entre moi et Chad, c’est pourquoi on s’entend aussi bien aujourd’hui. On était des compétiteurs féroces, on faisait tout ce qu’on pouvait pour gagner, et peu importe le prix, pendant nos jours de gloire.

C’est en 1998 que j’ai entendu parler de Chad pour la première fois. En 2001, j’ai entendu dire qu’Eric Kehoe – le team manager chez HRC aujourd’hui – essayait de signer Chad. Chad est arrivé de nulle part en 2002 en 250, il a surpris beaucoup de monde et il a dominé le championnat sur la côte Est. Je crois qu’il a également roulé quelques épreuves en 450, mais je ne prêtais pas trop attention à lui en 450 car il n’était pas en course pour le titre et j’étais en bagarre avec d’autres gars sur la piste.

En fin d’année 2002, je n’ai pas roulé sur les épreuves d’intersaison Européennes et Chad y est allé avec Factory Yamaha. Mike Gosselaar, qui est devenu mon mécanicien en décembre de cette année-là, nous avait prévenu de garder un œil sur Chad Reed. J’avais en tête que Vuillemin allait être mon plus sérieux concurrent en 2003; Chad m’a pris au dépourvu cette saison-là, sans aucun doute.

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Après 4 ou 5 victoires de Chad, quand on est arrivé à la moitié du championnat, il était sur mon dos tout le temps. Il se positionnait parfaitement pendant les finales. Je ne savais pas trop comment approcher cette rivalité. À l’époque, Chad était plus jeune que moi, il avait assez peu d’expérience et je pensais qu’il allait finir par faire une grosse erreur. Je roulais un peu sur la réserve, un peu comme McGrath avait fait avec moi en 2001. Lors des 5 dernières épreuves de la saison, j’ai commencé à me dire qu’il fallait que je termine second, car Chad allait probablement les gagner, et c’est ce qu’il a fait.

AUS-X OPEN Chad Reed VS Ricky Carmichael - YouTube

Après Atlanta cette année-là, j’ai compris que Chad allait être un sérieux adversaire. Il m’avait vraiment pris par surprise, je pensais que ça allait être l’année la plus simple pour moi car je ne m’attendais pas à ce que Chad roule comme ça. Je savais que Vuillemin allait être un challenger, mais je savais que j’étais un ton au-dessus. Quand on y repense, cette année-là, c’était juste Chad et moi, sans vouloir manquer de respect aux autres. On avait cette rage de vaincre, on a eu quelques moments assez chauds, sans aucun doute, mais les gens autour de nous ont rendu la rivalité plus déplaisante qu’elle n’aurait dû l’être en finalité. Je n’ai jamais eu de problèmes avec Chad sur la piste, c’était plus la présence de l’entourage en dehors de la piste qui n’était pas forcément toujours sympa.

Avec le temps, ça a fini par s’arranger et on est passé au dessus. On a toujours eu de belles discussions avec Chad, en revenant des épreuves d’outdoor, on finissait toujours dans les mêmes avions avant de passer aux jets privés.

Ce qui faisait que Chad était un pilote plus difficile à battre que James, c’est qu’à un moment ou un autre, on s’attendait à ce que James jette 25 points par la fenêtre, d’une façon ou d’une autre, peut être 18 points, ou 16. Avec Chad ,ce n’était pas comme ça, on savait que Chad allait être sur le podium, peu importe ce qu’il se passait. Ma rivalité avec James n’a jamais été aussi intense que celle avec Chad, la raison principale, c’est surtout parce qu’il était plus jeune que moi. La rivalité entre Chad et moi était si forte que la rivalité avec James n’a jamais vraiment eu le temps de prendre de l’ampleur. James arrivait, c’était encore un rookie, alors que Chad et moi, on était concentré sur nos courses et on s’occupait de notre business. Ma rivalité avec James n’a jamais pris les proportions qu’elle a pu prendre entre Chad et James par exemple.

Je connais James depuis qu’il a 5 ans, il venait à Tallahassee pour rouler, je connaissais sa famille depuis longtemps, avant même qu’il ne commence à rouler, c’était vraiment différent. On a eu de grosses batailles, sans aucun doute, mais la rivalité n’a jamais été aussi forte qu’avec Chad.

Chad Reed est l’un des pilotes et l’un des champions le plus tenace et le plus fort que j’ai rencontré pendant ma carrière, contre qui j’ai roulé. Il faisait n’importe quoi pour gagner, il avait une très bonne stratégie de course, son intelligence en piste est une des plus impressionnantes que je n’ai jamais vue. J’ai énormément de respect pour lui. Rouler contre lui, ça ne me manque pas le moins du monde. La rivalité me manque, mais les gars comme Chad sont extrêmement difficiles à battre.


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