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Shaun Simpson “Cairoli et Gajser sont à un autre niveau”

Shaun Simpson était à Thomer la Sôgne, ça tombe bien, moi aussi.

Après le désistement de Max Nagl & Jordi Tixier, c’est Shaun Simpson, une pointe du MXGP, qui a fait son apparition à Thomer la Sôgne en ce lundi de Pâques.

Il ne vous aura pas échappé que Shaun s’impose lors de la 69ème édition de l’international de Thomer, tout en ayant concédé la première manche à Zachary Pichon, impressionnant d’aisance sur la 450.

Les inters sont de bons moyens de pouvoir discuter avec les pilotes de GP qui roulent sans pression, accordant par la même occasion du temps pour leurs fans.

Shaun était super accessible et j’en ai profité pour lui poser quelques questions sur sa saison MXGP, sur les galères avec la Yamaha, sur ses objectifs pour la saison et la façon dont la naissance de son petit garçon avait apporté du changement dans sa vie de pilote – le fichier audio est disponible en bas de cet article.

Shaun, belle journée à Thomer aujourd’hui, comment tu te sens sur la piste ?

Bien, c’est la première fois que je viens ici, c’est un terrain sympa, je suis très impressionné par le nombre de personnes déjà présentes, il est seulement 10 heures et il y a déjà des milliers de personnes autour du circuit.

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Beau temps, c’est toujours cool pour les fans. Le circuit est étroit, technique, bien préparé, je pense que le départ va être vraiment important. Jusqu’à présent, je m’éclate bien.

Tu mènes le championnat anglais, tu es top 10 aux points en MXGP, je pense qu’on peut dire que ta saison démarre plutôt bien.

Ouais, la saison se déroule bien jusqu’ici.

C’est cool d’être de retour sur KTM, j’apprécie vraiment la nouvelle équipe et la nouvelle machine, je m’éclate dessus.

Je pense que c’est la chose principale qui a changé cette année, je prends les choses un peu plus à la cool et je pense pouvoir dire que les résultats sont là et je veux continuer comme ça.

Je mène le championnat anglais comme tu l’as mentionné, on se rapproche du top 5 en MXGP, il faut simplement qu’on continue de faire ce qu’on est en train de faire, car jusqu’à présent ça a l’air de bien fonctionner.

@Morgane Piix Photographie

Au niveau des résultats cette année, c’est quoi les attentes du team ?

Évidemment l’équipe veut que je gagne autant que possible. L’objectif principal est le championnat Anglais, c’est notre objectif de gagner ce championnat. Après ça, notre but en MXGP est d’être le plus régulier possible, de faire du mieux possible.

Le team veut de bons résultats, et si tu es 10ème alors tu veux finir 8ème, et quand tu es 8ème tu veux finir 5ème.

Maintenant, on est 8ème, le prochain objectif sera un top 5 et après ça, qui sait, peut-être un podium ?

Les deux dernières années étaient plutôt difficile pour toi sur la Yamaha avec des blessures. Tu retournes sur une KTM et dès le début les résultats sont bons. Qu’est-ce qui fait que la KTM te convient tant que ça, ou quel était le problème avec la Yamaha ?

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C’est une bonne question, je ne sais pas, la Yamaha était une bonne machine mais je n’ai jamais réussi à la régler comme je le voulais.

Je remonte sur une KTM et je me sens directement à l’aise avec les suspensions, les gars de chez WP on fait un beau travail pour que je me sente en sécurité et à l’aise et je pense que c’est le plus important, de se sentir à l’aise sur le circuit.

Surtout à mon âge, j’ai 31 ans maintenant, il faut que tu te sentes à l’aise sur ta moto, et si tu te sens à l’aise, alors tu ouvres plus les gaz.

Je dirais que l’an dernier, je ne me sentais pas à 100% en sécurité sur la moto et ça m’a coûté, j’étais tout le temps trop prudent et je ne voulais pas vraiment dépasser les limites car, comme tu l’as dit, j’ai eu quelques blessures.

Tu te blesses une fois, tu n’es plus à 100%, c’est difficile de revenir au niveau.

Avec l’équipe, on a passé un hiver solide, la moto est bonne, je me sens en sécurité, tout se goupille bien.

@Morgane Piix Photographie

Dernière victoire de Grand Prix en Indonésie en 2017 il me semble, j’imagine que tu as toujours faim de victoires et de podium. Quand on voit Gajser & Cairoli, à Trentino par exemple, loin devant tout le monde… Qu’est-ce qu’il va falloir faire pour rouler à leur rythme ?

Dans mon cas, il n’est pas vraiment question de pouvoir jouer la gagne chaque week-end.

L’idée sera plus de choisir les courses où je serais fort car j’aime le tracé, ou de pouvoir revenir sur eux car les circonstances font que je me sens à l’aise.

Un circuit comme Lommel, ou encore une course avec de grosses ornières dans la boue, c’est le type de circuit sur lequel je vais pouvoir réduire l’écart bien plus facilement, car les circonstances le permettront.

Sur les circuits bétons, ça va être difficile de revenir sur eux, car ces deux-là sont absolument incroyables sur ces types de tracés et ils peuvent repousser les limites.

Je pense qu’il faut qu’on continue de faire ce qu’on est en train de faire. On a seulement roulé 4 des 18 GP, on n’a pas encore fait ¼ du championnat.

J’ai hâte de faire de meilleurs résultats, il faut rester régulier, qui sait ce qu’il peut arriver ?

Non seulement tu es un pilote, mais désormais, tu es aussi un papa. Félicitations. Comment cet événement a-t-il changé ton style de vie et modifié la façon dont tu approches la compétition ? J’imagine que ça te motive encore plus.

Avoir un enfant te fait penser un peu plus à ton style de vie, tu te rends compte que dans la vie, il y a bien plus que le motocross.

Jusque maintenant, tu sais, le MX a été ma priorité depuis que j’ai quitté l’école à 16 ans.

Ça ouvre de nouveaux horizons, d’un coup, il y a une nouvelle priorité numéro une. Le motocross passe au second plan.

J’adore ça, tu peux connaître une mauvaise course, rentrer au camion et voir ton petit garçon, qui lui pensera toujours que tu roules bien.

C’est top de le voir grandir, je pense que depuis qu’il est là, ça m’a donné un boost lors des courses, car je suis plus relaxe.  J’ai arrêté de ne penser qu’au motocross.

C’est top de voir mon garçon grandir et j’espère qu’un jour, il sera au bord des circuits à m’encourager.

@Morgane Piix Photographie

As-tu mis le doigt sur un quelque chose que tu savais qu’il fallait travailler pendant le break ? Sur la moto, sur le physique ? Qu’est-ce que tu penses pouvoir améliorer ?

Cette pause tombe à pic, on est une nouvelle équipe, on a travaillé sur la moto un petit peu, sur l’ensemble, les suspensions, le moteur…  Les départs c’est le point principal.

Après, il va falloir travailler sur moi-même, il me faut juste un peu plus d’intensité.

Comme tu l’as dit, Cairoli et Gajser attaquent fort, ils sont à un autre niveau.

Il faut faire des tours sprints, des manches courtes, des manches longues aussi en se focalisant sur le panneautage, à attaquer chaque tour pendant 35 minutes.

Si tu roules en t’aidant du panneautage tout en gardant des tours rapides, même si tu gagnes une demie seconde par tour, ça finira par faire 10 secondes à la fin de 20 tours.

En dehors du top 2 ou 3, je ne penses pas que ce soit difficile de rentrer dans les 5 pour être franc. Je dirais qu’il y a un groupe homogène de la seconde à la 10ème position, et j’essaye de me donner, actuellement je suis aux alentours de la 7ème,8ème ou 9ème position, je ne pense pas que ce sera long avant que l’on trouve la dernière pièce du puzzle et qu’on puisse rentrer dans le top 5.


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