USA

Un avenir incertain pour Ben Lamay

Du haut de ses 28 ans, Ben Lamay vient de finir sa 12ème saison professionnelle.

Alors qu’il n’avait que 16 ans, Ben Lamay s’alignait pour ses premières épreuves en championnat AMA, aux USA. Le pilote originaire d’Alaska n’a roulé qu’une seule épreuve au guidon d’une 250 Outre-Atlantique de toute sa carrière, à Salt Lake City, en 2009.

En 12 saisons, Ben Lamay s’est aligné en Supercross US, en Motocross US, en Arenacross, sur les Supercross internationaux, sur les championnats Anglais, Français et Allemand…

Pourtant, aux USA, Ben ne compte que deux top 10 sur toute sa carrière: une 10ème position en Utah en 2013 et une 9ème position à Lake Elsinore en 2012.

Ben a passé le plus clair de sa carrière à osciller dans le top 20 national Américain, jamais assez rapide pour prétendre régulièrement au top 10, mais toujours assez bon pour se qualifier, marquer des points et gagner assez d’argent pour s’aligner inlassablement sur les épreuves suivantes. Ben, c’est 123 top 20 sur 12 saisons dont seulement 2 top 10, les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Ben a connu toutes les étapes du privé en galère …

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En plus d’être un solide pilote 450 et ce, semaine après semaine, Ben Lamay est aussi un représentant de la marque X. Brand Goggle. Comprenez qu’en 2019, Ben a distribué les masques X Brand aux pilotes sponsorisés par la marque le jour des épreuves, masques qu’il préparait avec son épouse Sheryl pendant la semaine.

Du coup, chaque jeudi, Ben et Sheryl se mettaient au boulot et préparaient les masques des pilotes pour le week-end – environ 70 quand le temps reste clément, jusqu’à 85 masques quand la pluie est au rendez-vous. Le samedi, c’est Sheryl qui gérait la distribution des masques et répondait aux différents besoins des pilotes lorsque Ben roulait. Ironiquement, Ben s’assurait d’offrir la meilleure visibilité possible à ses concurrents le samedi soir en se faisant un petit billet.

Malheureusement pour Ben, qui a passé le plus clair de sa carrière en tant que pilote privé (quand il n’était pas appelé pour remplacer un pilote blessé), les choses se compliquent de plus en plus et sa présence derrière les grilles est plus qu’incertaine pour 2020 et les années à venir. On est loin des années où Ben Lamay roulait pour la petite équipe satellite, Rock River Yamaha, et voyait les choses en grand.

Les années Rock River Yamaha (avec Alex Martin, à l’époque)

Ben était au Supercross de Paris et roulait sur une moto de l’équipe Suttel Honda et c’est à cette occasion qu’il s’est entretenu avec Michael Antonovich de SwapMotoLive.

Ben Lamay

“Une bonne saison de Supercross, j’ai fait toutes les  finales sauf une car je me suis blessé au genou cette nuit-là [Oakland]. J’ai été bon lors de chaque finale et j’ai terminé 12ème à trois reprises. J’ai ensuite été remplaçant chez Motoconcepts et j’ai terminé la saison en 18ème position. […]

En Motocross, j’ai fait d’énormes manches. À la fin de la saison, j’étais mon propre mécanicien, je trouvais un pote pour m’aider ou je demandais à ma femme de s’occuper de choses pour moi, mais c’était trop. J’ai eu des problèmes de moteur, avec la moto, c’était trop dur pour moi de m’aligner, d’être prêt. C’était de ma faute car je n’avais pas de quoi me payer un mécanicien, donc j’ai fait ce que j’ai pu. […]

Pour 2020, je n’ai pas de guidon. Je ne sais pas si je vais rouler l’an prochain. C’est trop dur de tout gérer soi-même. Ce sera ma 11ème saison complète [MX+SX]. Je pense que j’ai fait de bons résultats en 2019 et 2018, j’ai fait presque toutes les finales mais pourtant, je n’ai pas plus d’offres qu’il y a 3 ans. C’est difficile pour moi d’aller rouler, de montrer ce que je peux faire, quand il y a des choses qui m’empêchent de rouler à pleine capacité. Si quelqu’un veut m’apporter du soutien, je roulerai, mais pour l’instant, je n’ai que mon propre programme […]

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Ben, c’est 3 top 15 d’épreuve en Outdoor en 2019

Mon téléphone est silencieux, personne ne m’a appelé. C’est un sport très compétitif et je pourrais te citer 5 pilotes qui méritent un guidon, donc je ne râle pas, je ne me plains pas. Je sais que c’est comme ça, et qu’il faut faire avec.  Je pourrais rouler si je le voulais, faire la même chose qu’avant. Mais je gagne ma vie en fonction des résultats que je fais, si je m’aligne et que j’ai un problème mécanique, je suis dans le rouge, c’est une situation délicate. […]

Le Supercross, ça paye. Si tu fais les finales et que tu termines dans les 15 – 20, tu peux en vivre décemment. Mais tu dépenses cet argent dans les engagements, les vols, les hôtels, tout ça. À l’approche de la saison, tu es déjà en négatif et tu dois te débrouiller pour te refaire de l’argent. En Supercross, le risque en vaut la chandelle,  mais pas en motocross. […]

J’ai commencé à postuler pour des boulots, il faut que je me fasse de l’argent d’une façon ou d’une autre. Je suis un bon mécanicien, j’aime entraîner les enfants, je cherche quelque chose. J’aimerais bien rester dans le milieu mais si rien ne se présente à moi, alors je prendrais mes distances. […]”

Ben est présent chaque saison en 450, depuis 2008 !


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