Interviews

Une course, une histoire – Adrien Lopes


Une course, une histoire”; c’est une rubrique sans prétention qui a pour objectif de vous permettre de replonger dans les moments les plus marquants des carrières de vos pilotes tricolores favoris. Amateur d’anecdotes ou d’histoires insolites, on fouille dans des souvenirs, parfois lointains …

Pour ce nouvel épisode, c’est Adrien Lopes qui s’y colle. Le Français a pendant longtemps voyagé à travers le monde avec son sac a dos pour disputer les Supercross Internationaux et – durant ces années – Adrien a roulé dans près de 30 pays différents. Aujourd’hui, Adrien a laissé la relève à Tim, son fils, qui n’est pas né un guidon entre les mains, mais presque …

Adrien Lopes: “Le plus beau souvenir de ma vie, c’est en 2012. Mon fils est né le jour du championnat de france de Supercross à La Bosse de Bretagne. Il est né dans la nuit du vendredi au samedi. Il faut savoir que 2012, c’était ma meilleure année en termes de moto, l’année où je m’étais le mieux préparé, où tout marchait pour moi, j’avais une Honda Peak comme celle de McGrath à l’époque. C’était une année importante pour moi. Tim est donc né dans la nuit du samedi, je n’ai pas dormi de la nuit pour rester aux côtés de ma femme. Après la naissance de Tim, je suis parti pour faire la course à La Bosse de Bretagne – sans dormir. Je me souviens que c’était assez compliqué pour moi, j’ai dû faire la sieste dans le camion de Fabien Izoird avant le début de la soirée, j’étais décalqué. Je termine troisième à l’ouverture du championnat.

À l’époque, les trois premiers du SX2 étaient qualifiés pour faire la finale SX1 mais cette course ne comptait pas pour le championnat, c’était pour l’argent, et pour le fun. Je n’ai pas pris le départ; après ma course, je suis retourné chez moi pour être auprès de ma femme et de mon fils à l’hôpital. Je ne suis pas passé par la paye, j’ai quitté le terrain et je me suis fait les 5 heures de route dans l’autre sens. Heureusement, un pote à moi était venu pour m’aider à faire la route. Un weekend comme ça, je pense qu’on n’en vit pas deux dans sa vie.

15 jours après, il y avait l’épreuve de La Tremblade, c’est la toute première fois que mon fils venait sur un terrain, ma femme était là, j’étais prêt, j’avais une moto au top. Tout le monde était derrière moi, je suis arrivé sur cette épreuve en sentant qu’elle était pour moi, je savais que j’en étais capable. Pourtant, je n’avais jamais gagné d’épreuve. Tout s’est déroulé exactement comme je l’avais imaginé – le weekend parfait – et j’ai remporté l’épreuve, la seule épreuve de championnat de France que j’ai gagné, ça reste mon plus beau souvenir.

Pssst ! l'article continue ci-dessous :)

Pour une histoire insolite, il y en a plein, mais je suis parti faire une course au Koweït avec Thomas Ramette. On avait été invité par First Racing à l’époque. On a vécu des trucs qu’on ne peut vivre que là-bas. Les gars mettaient du carburant VP dans leurs bagnoles, tu arrives chez un gars et il a un lion domestique que tu peux toucher, tu fais du karting toute une soirée avec une piste privatisée pour 3 personnes. Les 5 ou 6 jours qu’on a passé là-bas, c’était un truc de fou tous les jours. Comme dans les films, ça dépayse.

La course, ça correspondait à un championnat Africain, un peu comme les nations, mais pour l’Afrique, le Moyen’Orient. Il y avait des pilotes Iraniens, Irakiens, tout ça. Il faisait très chaud. On a fait une course pour 10 personnes habillées en Djellaba. Ces personnes étaient assises sur des chaises au bord de la piste et nous regardaient tourner en rond sur un terrain de motocross avec quelques tables. Est-ce que c’était une course privée ? Je ne sais pas, mais c’était comme si 10 millionnaires s’étaient fait plaisirs et avaient payés des pilotes pour les divertir une après-midi. Rodrig Thain était aussi avec nous, il y avait quelques américains, Tiger Lacey, Dennis Stapleton, quelques mecs d’Afrique du sud.

J’ai terminé quatrième, Thomas, troisième je crois. Je pense que ce qu’on leur a demandé pour venir rouler, pour eux, c’était ridicule, alors que pour nous, c’était vraiment pas mal. On était parti tous frais payés. Quand est venu l’heure de nous payer, le mec a sorti une liasse de billets bien épaisse de 20 centimètres et il a dû bien rigoler … Avec Thomas, on s’est dit “Je crois qu’on a été cons, on n’a pas assez demandé” […]”

Une course, une histoire – Adrien Lopes

Retour